Le projet Fonsny de la SNCB, censé transformer le quartier de la gare du Midi, est suspendu. Un recours au Conseil d’État et des contraintes budgétaires freinent son lancement.
Le projet immobilier Fonsny, porté par la SNCB, est aujourd’hui mis en veilleuse. Annoncé comme un levier de transformation pour le quartier de la gare du Midi, il devait accueillir le nouveau siège de l’entreprise ferroviaire et participer à une revalorisation urbaine d’envergure. Mais son calendrier est désormais suspendu, comme l’a confirmé le ministre fédéral de la Mobilité Jean-Luc Crucke, en réponse à une question du député socialiste Ridouane Chahid.
En cause : un recours en annulation introduit en février 2023 devant le Conseil d’État, qui bloque l’avancement du dossier, mais aussi une conjoncture budgétaire défavorable pour les grands projets d’investissement.
Un chantier stratégique dans l’impasse
Validé fin 2022 par la Région bruxelloise, le projet prévoyait la rénovation du site du Tri Postal ainsi que l’aménagement de bâtiments attenants à la gare du Midi. Objectif : centraliser les services de la SNCB dans un bâtiment modernisé et plus efficient, tout en redynamisant une zone urbaine en perte de vitesse.
Mais l’inflation des coûts de construction, combinée à une révision générale des priorités budgétaires, a gelé tout démarrage des travaux. “Il n’est pas possible à ce stade de fixer une date de lancement”, a reconnu Jean-Luc Crucke.
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Malgré le gel du projet principal, des travaux ont bien été réalisés en 2022. Ils concernaient principalement l’assainissement et le désamiantage partiel du Tri Postal. En parallèle, la SNCB a lancé un programme de nettoyage intensif dans la gare et ses abords, avec un accent mis sur les “hotspots”, zones particulièrement problématiques du site.
Infrabel poursuit son propre projet
En parallèle, le gestionnaire de l’infrastructure ferroviaire Infrabel mène un projet distinct pour un nouveau bâtiment opérationnel situé rue de France, à proximité immédiate de la gare du Midi. Les permis d’urbanisme ont été obtenus en février 2025. Le bâtiment accueillera notamment la salle de contrôle nationale du trafic ferroviaire, des services administratifs, ainsi qu’un centre de traitement des données.
Rentabilité, gouvernance, et redéploiement urbain au cœur des arbitrages
“Ce dossier, comme celui du siège social de la SNCB, est en cours d’étude, approfondi par mes services, sous l’angle de l’opportunité, de la bonne gestion financière et budgétaire, compte tenu notamment du retour sur investissement, de la valeur ajoutée par rapport à l’organisation du travail des équipes des deux entreprises publiques autonomes, et en matière d’incidence sur la redynamisation du quartier”, a précisé le ministre Crucke, évoquant une évaluation rigoureuse sous l’angle du retour sur investissement, de la bonne gestion financière, et de leur contribution à la réorganisation du travail au sein des deux entreprises publiques.
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L’enjeu est aussi territorial : les autorités espèrent que ces infrastructures permettront de catalyser la reconversion du quartier du Midi.
L’opposition dénonce une inertie coupable
Du côté de l’opposition, le ton est ferme. “Ce projet est à l’arrêt alors que le quartier continue de se dégrader, faute d’investissements publics visibles et structurants”, s’est alarmé Ridouane Chahid. Le député socialiste demande au gouvernement d’agir : “Ce n’est plus le moment d’étudier, mais de décider. Le projet Fonsny ne doit pas être sacrifié sur l’autel de l’indécision et des coupes budgétaires que la majorité Arizona a décidé d’imposer à la SNCB. Notre capitale mérite mieux”.