J-36: que cache le nouveau chasseur furtif chinois ?

La Chine a-t-elle développé le jet du futur ? Le J-36, un mystérieux chasseur chinois à trois moteurs, intrigue et émoustille de nombreux observateurs.
Les images, diffusées lundi sur les réseaux sociaux chinois, montrent un appareil survolant une autoroute à proximité de l’usine de Chengdu, ville industrielle du centre de la Chine où il aurait été construit.
Il s’agirait d’un avion de combat de sixième génération, intégrant les dernières avancées en ingénierie aéronautique et en matière de furtivité. Avec ce modèle, la Chine pourrait bien, selon certains experts, devenir une puissance aérienne de premier plan, et ainsi dépasser les États-Unis, malgré l’annonce du développement du F-47, futur chasseur de sixième génération de l’US Air Force.
Des caractéristiques techniques novatrices
Le J-36 se distingue par une conception sans empennage (les surfaces fixes ou mobiles de la queue d’un avion) et une aile en double delta, optimisée pour la furtivité et la maniabilité. Sa configuration à trois moteurs, avec deux prises d’air sous les ailes et une troisième dorsale derrière le cockpit, est inhabituelle et pourrait offrir des avantages en termes fiabilité, de puissance de poussée et de distance.
Les dimensions estimées de l’appareil sont une longueur d’environ 20 mètres et une envergure de 14 mètres, avec une masse maximale au décollage de 36 tonnes. Les baies internes d’armement semblent capables d’accueillir des missiles air-air à longue portée ou des munitions air-sol de grande taille. Bref, de ce qu’on peut apercevoir, il s’agit d’une configuration encore jamais retenue sur un chasseur moderne.
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Preuve que la Chine met les bouchées doubles sur l’aérien, un autre prototype chinois a fuité le même jour. Surnommé J-XX ou J-50, il s’agirait d’un bimoteur là aussi sans empennage.
De telles avancées surprennent, puisqu’il faut généralement plusieurs années pour développer un nouveau modèle. Or le dernier en date, le J-35, n’a été officiellement présenté qu’en novembre dernier, après dix ans de développement.
Juste de la propagande ?
En matière militaire, la Chine maîtrise indubitablement l’art subtil d’en imposer tout en dévoilant le moins possible. Si l’apparition de l’avion s’est répandue comme une traînée de poudre à travers le monde, les autorités chinoises n’ont, jusqu’à présent, pas pipé mot. Le projet semble encore classé secret défense. Pourtant, les essais se déroulent en plein jour, juste à côté de l’usine officielle. Pour la discrétion, on repassera. C’est d’autant plus étrange que la Chine ne manque ni de zones désertiques, ni de bases secrètes.
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Sur TikTok – une plateforme encore complètement chinoise –, la fameuse vidéo de l’atterrissage du J-36 a été vue des millions de fois. Soit bien plus que ne l’aurait été n’importe quel film officiel. De là à y voir une manipulation de la propagande chinoise, il n’y a qu’un pas. Car personne ne sait exactement ce que vaut le J-36. L’emballage rutilant n’est peut-être qu’un cache-misère. Il peut tout aussi bien s’agir d’un enfumage en bonne et due forme. Un enfumage qui n’a rien d’innocent en ces temps de tensions accrues.
J-36 prototype landing. pic.twitter.com/xDHKcOQTmF
— People's Art of War 人民兵法 (@pplsartofwar) April 7, 2025
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Un outil de dissuasion stratégique ?
Premièrement, il introduit une certaine crainte dissuasive. En ce sens, la Chine a atteint son but, puisque les responsables de l’US Air Force pousseraient à réévaluer les plans du programme NGAD (Next Generation Air Dominance). Une prudence guère excessive lorsqu’on sait qu’avec un tel appareil, la Chine pourrait facilement intervenir avec des armes ultra-performantes dans la zone du Pacifique.
Ensuite, cette « fuite » pourrait faire monter les enchères en matière d’armement aérien. Or, pousser à une coûteuse course à l’armement est aussi un moyen de saper l’industrie, voire l’économie d’un adversaire. Rappelons que la « guerre des étoiles » dans les années 1980 avait coûté à l’Union soviétique son économie et précipité la chute de l’URSS.
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