Huit millions d’euros facturés frauduleusement à l’assurance soins de santé en 2023
Les dispensateurs de soins ont facturé 18,3 millions d’euros en trop à l’assurance soins de santé en 2023, dont 8 millions frauduleusement, a fait savoir mardi le Service d’évaluation et de contrôle médiaux (SECM) de l’Inami au cours d’une conférence de presse. Le reste, 10,3 millions, est dû à des erreurs administratives ou à une mauvaise interprétation de la réglementation.
Les 8 millions frauduleusement facturés constituent un montant record pour ces dix dernières années. Ce montant était de 6,7 millions l’an dernier, et de 3,1 millions en 2021. “Une tendance, généralisé ailleurs en Europe, qui persiste et va nécessiter davantage d’actions de notre part”, a détaillé Erik Rossignol, directeur information du SECM. Ce dernier et Philip Tavernier, médecin-directeur général du SECM ont indiqué que cette facturation frauduleuse concerne le plus souvent des prestations non effectuées. Le nombre de fraudeurs n’augmente, lui, que légèrement, mais les montants sont plus importants.
Double vol
M. Tavernier a rappelé l’importance d’identifier ces fraudes pour éviter les récidives. Mais aussi parce qu’elles constituent un double vol: utilisant l’argent de manière illicite des contribuables, et au détriment des patients qui ne bénéficient plus de toutes les ressources disponibles. Le SECM a clôturé 871 actions de contrôle en 2023 pour aboutir à ce montant de 18,3 millions d’euros facturé en trop. “Les dispensateurs de soins ont entretemps remboursé volontairement près de deux tiers de ce montant. L’Inami récupérera le dernier tiers par le biais de procédures et exigera des amendes supplémentaires en cas d’intention malveillante”, a précisé Erik Rossignol. Ce montant de 18,3 millions d’euros est le plus important de ces quatre dernières années. Erik Rossignol explique cette tendance à la hausse par l’augmentation du nombre de contrôles et l’analyse systématique des données et aux stratégies de détection nationale notamment. Le montant des prestations facturées indûment par les médecins s’élevait à 4,5 millions d’euros, à près de 3 millions pour les infirmiers à domicile et à plus de 2 millions par les dentistes.