Delhaize : deux magasins fermés pour “raisons de sécurité”
La direction de Delhaize a décidé lundi de fermer pour deux jours deux de ses magasins intégrés – ceux d’Ixelles-Flagey et de Mons – pour des raisons de sécurité, a-t-elle indiqué en début de soirée. Les syndicats évoquent quant à eux un troisième magasin, celui d’Enghien, ce que réfute l’entreprise.
Delhaize affirme avoir fermé les deux supermarchés à la suite d’actions de vandalisme. Leur gravité est telle que certains collaborateurs ont décidé de porter plainte, explique un porte-parole de l’enseigne. La fermeture sera effective pour au moins deux jours (mardi et mecredi) puis sera réévaluée. Le personnel de ces deux magasins souhaitant travailler sera envoyé vers d’autres succursales. Ceux qui ne souhaitent pas travailler ont, quant à eux, été invités à se déclarer en grève ou à prendre congé.
Selon les syndicats, Delhaize a demandé l’intervention de la police à Flagey étant donné que certains travailleurs refusaient de sortir du magasin. Toujours d’après les représentants des travailleurs, les forces de l’ordre ne sont cependant pas intervenues, à la demande du bourgmestre d’Ixelles Christos Doulkeridis, ce dernier jugeant que leur rôle n’est pas d’intervenir dans un conflit social.
Un comportement de plus en plus violent
Le front commun syndical dénonce un comportement de la direction “de plus en plus violent”. Pour la CNE, le Setca et la CGSLB, ces fermetures correspondant à un ‘lock-out’, soit la fermeture provisoire d’une entreprise décidée par l’employeur pour répondre à un conflit collectif comme une grève. Un procédé qui, selon ces organisations, est généralement utilisé lorsqu’une grève est partielle, afin de faire pression sur les grévistes, les non-grévistes n’étant alors plus rémunérés.
“Devra-t-on aller devant le tribunal pour le faire cesser ou Delhaize détourne-t-il encore la loi en faisant signer des avenants temporaires de contrats ?”, s’interroge le front commun. D’après lui, la direction contourne en effet la délégation syndicale en faisant signer un document aux travailleurs afin qu’ils aillent travailler dans un autre magasin. “Il est pourtant stipulé dans le règlement de travail qu’il faut l’accord de la délégation syndicale en cas de mutation”, rappellent la CNE, le Setca et la CGSLB.
Depuis le 7 mars et l’annonce par la direction de passer sous franchise les 128 magasins Delhaize intégrés, les syndicats mènent des actions de grève dans les supermarchés. Lundi matin, six magasins étaient encore fermés.