De Wever devra élaborer une nouvelle “super note” à soumettre à l’Arizona

Bart De Wever retourne au charbon. BELGA PHOTO LAURIE DIEFFEMBACQ

Il n’était plus possible de trouver un nouvel équilibre à partir de la “super note” de Bart De Wever, entendait-on lundi de bonne source. La révision d’un élément impliquait d’en revoir un autre et ainsi de suite. D’où le constat fait par le médiateur Maxime Prévot au terme de sa mission qu’une nouvelle note était nécessaire.

Il y a dix jours, M. De Wever a remis sa démission en tant que formateur après son échec à accorder les cinq partis de l’Arizona -N-VA, MR, Engagés, Vooruit et CD&V– sur une “super note” consacrée à la fiscalité, l’emploi et aux pensions, et assortie de tableaux budgétaires. La Belgique se trouve sous le coup d’une procédure en déficit excessif et doit soumettre à la Commission européenne un programme de redressement de ses finances publiques sur sept ans, en principe le 20 septembre.

   Le 22 août, c’est la taxation des plus-values qui semblait cristalliser l’opposition entre Vooruit, qui la réclame, et le MR, qui n’en veut pas. Entretemps, de nombreux éléments contenus dans la note ont fuité dans la presse. Même s’ils n’avaient pas fait l’objet d’un accord, ils traduisaient des coupes claires dans certains régimes sociaux et une remise en cause du statut des syndicats et de leurs délégués élus dans les entreprises. Les syndicats, à commencer par la FGTB, ont vivement réagi. Et après Georges-Louis Bouchez, c’est le président de Vooruit, Conner Rousseau, qui s’est retrouvé sous pression.

Bart De Wever le retour

   Lundi, le président des Engagés a fait part au Roi “de la volonté des cinq partis associés aux discussions en vue de la formation d’un nouveau gouvernement fédéral de reprendre les négociations”. Le chef de l’Etat a remis en selle M. De Wever dont le nom comme futur Premier ministre prévaut toujours au sein de l’Arizona. En attendant de produire une nouvelle “super note”, celui-ci devrait relancer les groupes de travail thématiques: santé, énergie, climat, sécurité, défense et affaires étrangères, mobilité, lutte contre la pauvreté et migration. A l’exception du dernier sujet, tous ont déjà fait l’objet de trois lectures.

   Nul ne s’avance officiellement sur l’échéance de la formation d’un nouveau gouvernement. Si avant l’échec de M. De Wever, certains estimaient que la mission serait remplie avant les élections communales du 13 octobre, cette perspective est jugée désormais “peu réaliste”. Ni le président du CD&V, Sammy Mahdi, ni M. Prévot ne s’en sont cachés lundi.

“Peu réaliste”

Le président des Engagés, Maxime Prévot, ne s’attend pas à la constitution d’un gouvernement fédéral avant le scrutin local du 13 octobre. “Je pense qu’il faut être réaliste. Avec la dizaine de jours que l’on vient de prendre, avec cette parenthèse durant laquelle j’ai officié à la demande du souverain, la capacité de forger des compromis sur des matières aussi sensibles que celles évoquées (fiscalité, pension ou emploi) me paraît difficile d’ici le 13 octobre. Et puis, cela permet de travailler dans un climat plus confortable et plus apaisé, parce que le fond des mesures compte beaucoup plus que les fétiches des dates”, a-t-il souligné.

   Pour autant, l’ex-médiateur estime qu’il faudra maintenir un tempo de discussion. “Les Belges attendent un gouvernement et que l’on ne s’enferme pas dans des centaines de jours de crise”, a-t-il ajouté. Mais trouver des accords sur le budget et des sujets aussi sensibles que l’emploi, les pensions et la fiscalité prendra encore du temps.

   Le Roi a d’ailleurs donné du temps au formateur reconduit. M. De Wever est attendu au Palais royal pour son rapport le 23 septembre, soit dans trois semaines.

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