Climat: le fédéral pas prêt à mettre la main à la poche pour aider des régions

Le gouvernement fédéral se tiendra aux côtés des entités fédérées pour les accompagner dans la réalisation de leurs objectifs climatiques mais il ne prendra pas à sa charge l’achat de quotas d’émission de CO2 pour compenser le manque d’efforts flamands, a averti mardi la ministre du Climat, Zakia Khattabi, en commission de la Chambre.

Lundi, une réunion associant le fédéral et les trois Régions n’a pu aboutir à un accord sur un projet de Plan National Energie Climat (PNEC) à soumettre à la Commission européenne. Le ministre bruxellois, Alain Maron, qui préside la Commission nationale climat, a préféré ne pas soumettre de plan, qui à ce que la Belgique soit en retard, et poursuivre les discussions. En cause: l’attitude de la Flandre dont les efforts sont insuffisants pour atteindre les objectifs assignés par l’Europe.

D’ici 2030, la Belgique doit avoir réduit ses émissions de gaz à effet de serre de 47 % par rapport à 2005 dans les secteurs non-industriels (transport, bâtiment, agriculture, etc.). Dans l’état actuel des négociations, elle arriverait à 42,6%. “L’écart est important et n’a jamais été aussi important”, a souligné Mme Khattabi en réponse à des questions de Séverine de Laveleye, Kim Buyst (Ecolo-Groen) et Kurt Ravyts (VB).

“La Flandre préfère la politique de la chaise vide”

“Depuis sa prise de fonction, le ministre Maron n’a eu de cesse de convoquer des réunions. La Flandre a préféré la politique de la chaise vide, jusqu’à lundi”, a-t-elle ajouté. Selon les informations disponibles, le gouvernement flamand, représenté par Zuhal Demir, estime qu’il appartient à la Belgique, dans une forme de solidarité intra-belge, de payer les droits d’émission de CO2 qui compensent la différence entre les objectifs européens et les efforts belges, soit 13 millions de tonnes de CO2. Le coût s’élèverait à un milliard d’euros.

Accompagner, oui. Mettre la main à la poche, non !

“Hier, la Flandre a fait valoir comme argument la solidarité historique de la Flandre envers la Wallonie qui justifierait que l’on fasse un effort supplémentaire. C’est un petit jeu qui a été moyennement apprécié”, selon Mme Khattabi. “Le fédéral est disponible pour accompagner au maximum les Régions”, a-t-elle assuré avant de préciser: “le fédéral ne mettra pas la main à la poche pour pallier le défaut flamand”.

La ministre se dit toutefois convaincue qu'”avec l’appui du fédéral, le plan flamand pourrait gagner en ambition”. Elle a évoqué les discussions en cours sur la réforme fiscale. “J’ai eu l’engagement au sein du gouvernement, notamment de mon collègue Van Peteghem, que, si cette réforme n’aboutissait pas, nous nous engagions à mettre sur la table des mesures fiscales liées à notre contribution au PNEC. J’ai suggéré à mes collègues -la Flandre aussi- de nous mettre autour de la table pour mesurer l’impact des mesures fédérales sur leurs propres contributions”.

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