L’IA générative d’OpenAI propose désormais le mode Étude, transformant ChatGPT en professeur particulier. Une manière pour l’entreprise américaine de répondre à l’une de ses critiques majeures, émanant notamment du monde enseignant.
Si de nombreux professionnels ont vivement critiqué ChatGPT et d’autres IA génératives en raison de la menace qu’elles représenteraient pour leur emploi, ces outils ont également suscité des inquiétudes dans le milieu scolaire. Les professeurs y voient un outil qui rend les étudiants paresseux, craignant que les jeunes générations s’y reposent trop, perdant ainsi à la fois leur esprit critique et leurs capacités intellectuelles.
Une critique à laquelle OpenAI répond désormais avec une nouvelle fonctionnalité intégrée à ChatGPT.
Un tuteur interactif
Baptisé mode Étude, ce nouveau dispositif, proposé gratuitement à tous les utilisateurs, s’apparente à un tuteur interactif. Plutôt que de livrer une réponse immédiate, ChatGPT guide l’utilisateur dans sa réflexion, en posant des questions, en suggérant des pistes et en l’accompagnant dans sa démarche d’apprentissage.
OpenAI présente cette fonctionnalité comme “une expérience d’apprentissage qui permet de travailler sur des problèmes étape par étape, plutôt que d’obtenir des réponses directes”.
Ce mode a été conçu, selon OpenAI, éen collaboration avec des enseignants, des scientifiques et des experts en pédagogie. Son objectif : favoriser l’engagement de l’élève, stimuler sa curiosité et encourager une réflexion active.

“Lorsqu’un étudiant utilise ce mode, il est guidé par des questions adaptées à son objectif et à son niveau de compétence”, précise l’entreprise.
Le mode Étude adapte donc ses réponses en fonction des interactions précédentes et des évaluations fournies, afin d’aider l’utilisateur à mieux comprendre les notions abordées. Il se veut attrayant et interactif, avec une ambition claire : aider à apprendre, pas seulement à rendre un devoir.
Un questionnement socratique
Concrètement, il repose sur une combinaison de questionnement socratique, de conseils personnalisés et de prompts d’autoréflexion. Les réponses sont structurées en sections, soulignant les liens entre les différents concepts.
Les leçons s’ajustent au niveau de l’utilisateur en fonction des conversations passées et des réponses à des questions d’évaluation. Le tout est enrichi de contrôles de connaissances : quiz, questions ouvertes ou commentaires adaptés.
Un sparadrap sur une plaie ouverte ?
Cette nouveauté est prometteuse, du moins sur le papier. Elle a le mérite d’exister, certes, mais à voir si les élèves privilégieront cette approche progressive et éducative, plutôt que d’obtenir des réponses toutes faites.
D’autant plus qu’avec ses différents modes, ChatGPT reste capable de répondre de manière complète à des requêtes complexes. L’intention est louable, mais elle ne suffira probablement pas à éradiquer les devoirs générés à la va-vite par l’IA.
Ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’OpenAI tente d’adresser ce problème. Une version payante de ChatGPT, nommée Edu, est déjà disponible pour les établissements d’enseignement supérieur. Elle propose une plateforme sécurisée, dotée de la plupart des fonctionnalités avancées de l’outil.
Ironiquement, les abonnés Edu ne bénéficieront du mode Étude que dans quelques semaines, selon OpenAI.