L’accord de l’été induit des refontes majeures dont l’impact sera important. Mais à court terme, les cinq partis de la coalition fédérale devront resserrer les boulons. Une giga-négociation se prépare dès à présent. Et ce ne sera pas simple.
L’encre de l’accord de l’été à peine sèche, l’Arizona fédérale se prépare déjà au prochain chantier et ce ne sera pas une partie de plaisir. A retour des vacances, mi-août, il sera déjà temps de se pencher sur une épure budgétaire qui invitera les cinq partenaires… à pratiquement réécrire leur déclaration de politique générale.
Ce sont plus de 20 milliards d’euros qu’il convient de trouver sur la législature, au-delà des opérations ‘one shot” du type dividendes exceptionnels de Belfius pour refinancer la défense.
La limitation des allocations de chômage dans le temps ou la réforme des pensions, deux réformes engrangées cet été, devraient avoir un impact sur les recettes fiscales et la limitation des dépenses sociales, mais ce sont des épreuves au long cours. Or, le budget dérape et les réformes de l’été auront, dans un premier temps, un coût.
Un milliard dans la santé
La page de la précédente Vivaldi tournée, la secrétaire d’Etat au budget, Alexia Bertrand (Open VLD), nous en avait fait la démonstration: le seul domaine dans lequel il est possible d’oeuvrer de façon suffisante pour modifier la donne budgétaire, c’est la sécurité sociale.
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Une première note est déjà sortie dans la presse en vue de ce conclave budgétaire: émanant du ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke (Vooruit), elle réclame près d’un milliard d’économies dans les soins de santé. 907 millions, pour être précis.
Comme il en a l’habitude, le ministre socialiste entend surtout s’attaquer à la surconsommation de médicaments. “Il arrive encore trop souvent qu’ils ne soient pas utilisés correctement”, plaide-t-il. La moitié de l’effort pourrait venir de là, selon lui.
Mais il paraît inéluctable que l’on assistera à une hausse substantielle du ticket modérateur, entre autres.
Bijoux de famille et présidents
La négociation tournera également autour du train de vie de l’Etat, que les libéraux veulent ralentir, même si les marges ne sont plus considérables de ce côté. Le temps sera-t-il mûr, aussi, pour évoquer les participations de l’Etat dans les entreprises publiques? On y viendra, tôt ou tard.
Une certitude: ce sera un nouveau bras de fer.
Georges-Louis Bouchez, président du MR, l’évoquait récemment dans La Libre: “Il faudra s’enfermer en conclave pour négocier cet addendum pour le reste de la législature. Cette négociation se fera avec les présidents de parti, en plus du Premier ministre et des vice-Premiers ministres. Sans cela, on sera face à un casse-tête à chaque discussion budgétaire au fédéral.”
Sauf que l’idée d’associer directement les présidents ne fait pas l’unanimité. En tout état de cause, cette volonté témoigne de la gravité du moment qui arrive…