Une esquisse d’humain

STIJN DE WANDELEER

Tu as passé plus de journées chaudes que tu n’aurais

voulu dans le noir complet, enduré plus de vagues

de chaleur sans jamais enfiler de culotte courte, mais

aujourd’hui, tu t’es promené en rue en T-shirt

et tu as compté les libellules. Cela continue de n’être

pour toi rien de plus qu’une répétition générale

chaque chien qui aboie n’est qu’une simulation de chien

chaque printemps n’est qu’une tentative de printemps et

chaque humain n’est qu’une esquisse d’humain, un non-sens,

bien sûr, cette façon de mettre chaque moment dans

la balance, comme si tu ne pouvais presser les jumelles

contre tes globes oculaires qu’à l’envers, ne regarder

la vie qui se déroule devant tes pieds qu’à distance,

sans jamais vraiment pouvoir te trouver en son coeur.

N’oublie pas dans ce regard fixe: il te reste encore de

la latitude. N’oublie pas de choisir une direction, et n’oublie

pas ce que tu aurais pu faire de toutes ces journées que

tu as gaspillées à attendre que la vraie vie ne commence.

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