My precious: la table préférée de Kurt De Munter, collectionneur d’art

Dans sa maison de Mariakerke, sous le nom de ONE, Kurt De Munter fait le lien entre de jeunes artistes et les amateurs d’art. Sa maison regorge d’œuvres d’art et de design. Au dernier étage, qui sert de résidence d’artiste, trône l’une de ses pièces préférées: la table Nomos en verre du célèbre architecte Norman Foster.

«Je dois avouer que je ne connaissais pas particulièrement le travail de Norman Foster ni la marque italienne Tecno qui produit la table. J’ai acheté ce meuble sur un coup de tête. En voyant la table dans un magasin de design à Knokke, alors que je n’avais pas vraiment besoin d’une table, j’en suis tombé amoureux et je me la suis offerte. La belle remise proposée sur ce modèle d’exposition a bien sûr été déterminante.»

«L’achat remonte à 2004. Je ne sais pas exactement de quand elle date: c’est donc peut-être une table vintage ou pas encore tout à fait. Je me souviens que je construisais ma maison actuelle à l’époque et que je ne savais pas encore où j’allais installer la table. Ce qui me plaît? La façon dont le plateau en verre repose sur un pied en acier crée une impression high-tech. Il y a aussi un lien avec l’architecture: le pied fait penser à une construction architecturale ou à un échafaudage. L’aspect technique est vraiment mis en valeur. Les matériaux que sont le verre et l’acier m’ont probablement particulièrement séduit. Par exemple, j’avais, à l’époque, dans ma salle à manger deux tables en verre de Carlo Scarpa accolées l’une à l’autre: quatre mètres au total. J’ai aussi des sièges Philippe Starck et des Coconut Chairs de George Nelson qui partagent la même esthétique froide.»

Je veux transmettre la beauté et l’importance de la qualité à toute personne qui entre ici

«D’un autre côté, ma table en acajou du dix-neuvième siècle dégage une tout autre atmosphère. Aujourd’hui, j’achète plus souvent des antiquités. Les prix du design contemporain sont assez élevés. Je ne me cantonne donc pas à un style en particulier. La pièce doit me toucher, rien de plus. C’est pourquoi mon intérieur est si éclectique.»

«Pour moi, l’art passe avant tout, le design joue un rôle plus fonctionnel. En soi, lorsqu’il s’agit de design, je ne recherche pas des pièces uniques, mais inconsciemment, je choisis toujours des pièces assez singulières. Dans cet espace, par exemple, il y a un lit de Vormen, un jeune collectif de Gand. Il se compose d’épaisses poutres en bois et fait référence à l’œuvre de Bernd Lohaus. Le meuble pourrait presque être une œuvre d’art paysager en soi. Ma collection d’art n’est pas constituée d’œuvres de salon classiques. Je n’achète pas d’œuvres d’art assorties aux rideaux ou au canapé. Elles doivent exprimer plus qu’une esthétique pure. Il en va de même pour le design. C’est pourquoi j’aime beaucoup cette table.»

«Au départ, j’ai utilisé la table pour son affectation première: comme table de bureau. Je l’avais ensuite couverte d’une feuille de cuir pour rendre le travail plus agréable. Il y a quatre ans, après la construction de l’étage sous les combles, je l’ai placée ici, dans l’espace du haut, qui sert de résidence d’artiste. Tous les mois, quelqu’un séjourne ici. Je trouve que cette table donne à la pièce une impression d’ouverture et d’espace. Comme je soutiens les artistes qui créent des objets uniques, j’aurais du mal à installer des meubles IKEA ordinaires dans cet espace. Je veux transmettre la beauté et l’importance de la qualité à toute personne qui entre ici».