Dix raisons de visiter Tolède
Tolède est l’une des plus anciennes villes d’Espagne et, depuis 1986, elle est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. Elle vaut bien plus qu’une excursion d’une journée. Voici dix raisons de visiter Tolède.
1. LE PANORAMA
Pour avoir une somptueuse vue de la ville, commencez votre citytrip par le Mirador del Valle qui surplombe Tolède depuis la rive la plus élevée du fleuve (le Tage, qui continue sa route jusqu’à Lisbonne). Une marche vigoureuse vous mènera au-delà et au-dessus des remparts de la ville pour découvrir ses vues imprenables, mais pour 13 euros, un taxi vous conduira de la gare à un belvédère, après quoi il vous transportera au cœur de la ville. Et ce ne sera jamais trop tôt, car quand vous aurez vu la skyline de Tolède, vous n’aurez plus qu’une envie: vous plonger dans la cité.
2. L’AIGLE
J’avoue. La première fois que j’ai entendu le nom Tolède, c’était par le biais du cyclisme. Frederico Martin Bahamontes a remporté le Tour de France en 1959. On le surnommait «l’aigle de Tolède» en honneur à ses qualités de grimpeur (six fois vainqueur du Grand prix de la montagne du Tour) et de ses origines. Une statue de bronze l’illustre en train de grimper le Paseo del Miradero, à l’orée du centre-ville (qui vous gratifie d’une vue magnifique sur la plaine). C’est comme si Bahamontes montait au ciel, qui sait, pour s’y offrir une glace, car la légende veut que lors de ses débuts au Tour en 1954, il avait une telle avance qu’une fois arrivé au sommet du col du Galibier, il a pris le temps de s’offrir une glace. Apparemment, il est aussi particulièrement doué pour gravir les décennies: né en 1928, Bahamontes est toujours parmi nous.
3. MIX
Bref historique de la ville. Tolède, capitale des Carpétans d’Ibérie, a été conquise par les Romains en 192 av. J.-C., puis est tombée aux mains des Wisigoths (534-712), jusqu’à l’avènement de l’ère maure (712-1085). En 1085, Alphonse VI occupa la ville, qui fut la résidence des rois de Castille jusqu’à la naissance de Charles Quint à Gand. Lorsque son successeur Philippe II s’installe à Madrid en 1556, Tolède perd de son importance politique. Tolède doit son surnom de «La ville aux trois cultures» à la cohabitation fraternelle de juifs, musulmans et chrétiens pendant des siècles. Mais on était loin de l’utopie, révèle notre guide Adolfo: «La religion dominante menait une politique de tolérance dont la contrepartie pécuniaire était très élevée.»
4. LA CATHÉDRALE
La Catedral de Santa Maria de Toledo est probablement la plus incontournable de toutes. À ne pas manquer: La Sacristia musée à part entière, expose des œuvres de Goya, d’El Greco, du Caravage et des maîtres flamands. Le Retablo Mayor, de 15 mètres sur 13, couvre tout un mur de la Capilla Mayor. L’ostensoir de plus de 3 mètres de haut de l’orfèvre allemand Arfe, en forme de tour gothique hexagonale, et fabriqué avec la première fournée d’or acheminée d’Amérique, est porté lors d’une procession dans les rues 60 jours après Pâques ou l’Ascension, à l’occasion de la fête annuelle du Corpus Christi.
5. SE PERDRE
Bien sûr, vous pouvez faire comme tout le monde ou presque. Vous réservez un citytrip à Madrid et prévoyez une excursion en train (59 kilomètres, 32 minutes, 13 euros l’aller simple) pour y passer la journée et regagner la capitale le soir. C’est possible, et cela vous donnera déjà une belle image de Tolède. Mais vous manquerez le plaisir de flâner dans les ruelles pendant des heures et d’aller de surprise en surprise. Tolède est une ville où il fait bon se perdre.
6. LE MASSEPAIN
En raison des nombreuses influences culturelles, les épées que l’on y forge depuis plus de deux mille ans dans toutes les tailles et tous les formats sont une spécialité de Tolède. Mais le bruit des armes étant déjà assez assourdissant dans le monde, tournez-vous plutôt vers cette autre spécialité de la ville: le massepain. Le terme espagnol mazapan apparaît pour la première fois en 1212 et ferait référence à Pan de Maza, le pain nutritif confectionné par les sœurs du couvent de San Clemente en période de grande famine. Les religieuses utilisaient une pâte sucrée à base de deux ingrédients, du sucre et des amandes. «Somos almendra, azúcar y miel» affirme le slogan de l’atelier de Santo Tomé qui, depuis 1856, produit des massepains de qualité selon la méthode traditionnelle: rien d’autre que des amandes, du sucre et du miel. Le lien entre le massepain et Tolède a été établi en 1577, quand on y a imprimé un livre de Ruperto de Nola, cuisinier de Ferdinand de Naples. Sa recette moins sucrée qu’ailleurs, était très appréciée à Tolède.
7. TOMBE
Lors de la bataille de Toro en 1476, les Portugais sont terrassés. En souvenir, les rois catholiques Ferdinand II d’Aragon et Isabelle I de Castille font construire un monastère franciscain, le Monasterio San Juan de los Reyes en plein quartier juif de la ville pour asseoir la domination des catholiques. Les souverains voulaient y être enterrés, mais la tombe est restée vide, ils reposent à Grenade. Quatre galeries à deux étages, magnifiquement décorées, entourent le jardin du monastère. Un style gothique aux influences espagnoles, flamandes et arabes. Je suis resté interdit devant tant de splendeur.
8. ŒILLETON
En cherchant un peu, ce qui a ses avantages, voir «Se perdre», vous trouverez la plus petite fenêtre du monde (reconnue par le Guinness World Record) dans la Calle Silleria, et plus précisément à El Casón de Los López, une bâtisse du 16e siècle. La microfenêtre est connue sous le nom de La Ventana del Sol ou La Ventana de la Luna, car la famille noble qui habitait la maison aurait contemplé le lever ou le coucher du soleil à travers l’œilleton, symbole du passage du temps et du caractère éphémère de la vie. Pas mal comme version, je me demande dès lors pourquoi j’accorde plus de crédit à l’histoire qui décrit la petite fenêtre comme un moyen d’espionner les voisins…
9. GREC
Le nom de Domenikos Theotokopoulos ne vous évoque peut-être rien, mais son surnom vous dit forcément quelque chose. Le peintre El Greco (altération hispanique de l’italien «Il Greco», le Grec) a vécu une grande partie de sa vie à Tolède (et y est d’ailleurs décédé en 1614). L’une des maisons où il a séjourné (dans le quartier juif) abrite aujourd’hui le Musée El Greco. Après sa mort, El Greco n’a pendant longtemps pas été considéré comme un artiste important ; ce n’est que vers la fin du 19e siècle qu’il a été redécouvert. Découvrez ses douze apôtres, une série de douze toiles qu’il ne faut certainement pas manquer lors de votre séjour à Tolède.
10. BONNE NUIT
À Tolède, Trends Style a été hébergé à l’hôtel Carlos V qui offre le charme de la gloire d’antan, se trouve au centre-ville et dispose d’une magnifique terrasse sur le toit. Nous avons eu le plaisir de visiter le boutique-hôtel particulièrement charmant et prestigieux (quatre chambres! ) Entre dos Aguas, que l’on appelle aussi La Casa de Paco de Lucía, le célèbre guitariste de flamenco. Et nous avons été émerveillés par le luxe du grand hôtel Eugenia de Montijo. Et pour admirer les magnifiques paysages de Tolède et bien manger, rendez-vous à l’hôtel-restaurant Parador de Toledo.
www.carlosv.com www.casaentredosaguas.es www.fontecruzhoteles.com parador.es/es/parador-de-toledo
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