Interview croisée: Moët & Chandon célèbre les vingt ans de Gouez avec la Legacy Case

La Legacy Case

Pour célébrer les 20 ans de Benoît Gouez en tant que chef de cave chez Moët & Chandon, la maison de champagne a créé une collection spéciale Grand Vintage. Un hommage tant à la carrière de l’œnologue qu’à son amitié avec Roger Federer.

Vous avez rejoint Moët & Chandon en 1998, quelques années avant de devenir chef de cave. Qu’est-ce qui vous a le plus marqué durant cette période ?

BENOÎT GOUEZ : « Quand je suis sorti de l’école, il y avait deux régions où je ne voulais surtout pas travailler : Bordeaux et la Champagne (rires). En tant qu’étranger, je pensais que la Champagne était une catégorie générique où les vignerons produisaient chaque année les mêmes vins. Je n’étais donc pas très enthousiaste. Mais une rencontre avec Philippe Coulon, ancien maître de chai chez Moët & Chandon, m’a convaincu de rejoindre l’équipe. J’ai vité réalisé que je me trompais. La Champagne, c’est la diversité, l’innovation et le dépassement des limites. Plus de 27 ans plus tard, je considère que cette région offre la plus grande variété de qualités au monde. Je me souviens aussi des pluies incessantes qui ont marqué l’année 1998 en Champagne. Pourtant, pendant les vendanges, il ne pleuvait pas, comme si quelqu’un avait décidé de nous laisser travailler. Je n’attendais pas grand-chose de cette année-là, mais 1998 s’est finalement révélée être l’un des meilleurs millésimes ; c’était la première fois que je vivais le “miracle de la Champagne”. »

Roger, 1998 a marqué le début de votre percée internationale. Aviez-vous, à ce moment-là, conscience du voyage extraordinaire qui vous attendait ?

‘La Legacy Case incarne nos valeurs : précision, tradition, passion’

ROGER FEDERER : « Pas vraiment. J’espérais simplement que le voyage serait beau et long, qu’il ne s’arrêterait pas brusquement et que je n’aurais pas à abandonner mon rêve de devenir joueur professionnel et de jouer un jouer sur le Centre Court à Wimbledon. 1998 a été une année particulière pour moi. Je l’ai terminée comme numéro un mondial chez les juniors. Officiellement, je n’avais pas encore l’âge légal pour boire, mais je l’ai quand même fait, car on fêtait une belle année : j’avais gagné Wimbledon chez les juniors, j’étais 300e au classement ATP. 1998, c’est vraiment l’année où j’ai commencé à croire que je pourrais devenir le meilleur joueur mondial. »

Vous souvenez-vous de votre première rencontre ?

R. F. : « Je me souviens de notre première rencontre, en 2012, comme si c’était hier. Je venais tout juste de devenir ambassadeur Moët & Chandon et j’ai rencontré Benoît peu de temps après. Dès le début, la conversation a été fluide. Nous nous sommes trouvés autour de valeurs communes : la précision, la tradition et une passion pour notre métier. Ce qui avait commencé comme une collaboration est, au fil des années, devenu une véritable amitié. Nous avons partagé de nombreux moments. Ce que j’admire chez Benoît, c’est sa passion et son sens du détail. La Legacy Case reflète parfaitement ce parcours. Elle incarne nos valeurs communes et les souvenirs précieux que nous avons créés ensemble. »

B. G. : « La première fois que nous nous sommes rencontrés, j’ai trouvé Roger accessible, humble et sincèrement intéressé par mon univers. Il m’a tout de suite mis à l’aise. Et je pense que c’est ça, la base d’une amitié : humilité, sincérité, générosité… »

Quel moment de votre amitié avec Roger vous est resté en mémoire ?

B. G. : « Moët & Chandon organise chaque année Effervescence, des événements exclusifs à l’approche des fêtes de fin d’année. Un soir, Roger était présent avec son épouse Mirka. Comme il devait aller saluer plusieurs personnes, il m’a demandé si je pouvais rester avec elle pendant ce temps. Je pense que c’est un vrai signe de confiance. »

Qu’est-ce qui a inspiré la création de la Legacy Case ? Quels éléments ont influencé vos choix, notamment celui d’utiliser une valise Rimowa — dont Roger est également ambassadeur ?

R. F. : « Cette valise reflète les moments forts de ma carrière et de ma vie personnelle. J’ai tellement voyagé, accumulé d’expériences et de souvenirs : je voulais quelque chose qui rende hommage à cela, mais de manière discrète ; et pas seulement aux grandes victoires, aussi aux petits instants qui m’ont façonné. »

B. G. : « La Legacy Case est née d’une vision commune de l’excellence, du savoir-faire et du respect du patrimoine, partagée entre Roger, Rimowa et moi-même. Il était essentiel que la valise reflète ces valeurs. Le modèle Rimowa Classic a été choisi spécifiquement pour son design : il met en valeur les bouteilles de champagne tout en les protégeant pendant le transport — idéal pour les amateurs de vin. »

La Legacy Case
La Legacy Case contient sept champagnes Grand Vintage Collection de 1998 à 2009, ainsi que la nouvelle Collection Impériale Création No. 1 en format magnum (prix : 80 000 €).

Quel est votre préféré parmi les 7 champagnes sélectionnés ?

B. G. : « En Champagne, on ne produit pas un millésime chaque année. Mais 2006 est peut-être le plus symbolique, car c’est le premier millésime que j’ai annoncé en tant que chef de cave. J’étais bien sûr inquiet, car ce fut une année viticole assez extrême, très différente de ce que nous avions connu. Ce fut l’un des premiers millésimes affectés par le réchauffement climatique. Mais je suis tellement heureux que nous l’ayons créé, car depuis 2006, nous avons appris à nous adapter au changement climatique et à la hausse des températures. Cela nous a aussi beaucoup aidés à nous préparer pour l’avenir et à faire face à la situation actuelle. »

Roger, avez-vous participé activement à la création de la Legacy Case ?

R. F. : « La Legacy Case est le fruit d’un effort commun. Je suis heureux que Benoît et moi puissions célébrer notre parcours ainsi, d’autant plus que les bénéfices de cette édition limitée sont reversés à la Roger Federer Foundation. J’ai créé cette fondation il y a vingt et un ans pour aider des enfants défavorisés à accéder à une éducation de qualité en Afrique australe (ma mère est originaire de Johannesburg). Bien sûr, la fondation est devenue bien plus professionnelle ces dix-quinze dernières années et nous avons vraiment pu changer la vie de nombreux enfants. C’est pourquoi je suis toujours reconnaissant quand on pense à ma fondation et qu’on peut en parler, car il est essentiel de redonner. »

Roger, 2009 a été une année très spéciale dans toute votre carrière, racontez-nous.

R. F. : « Ce fut un été en or pour moi. J’ai enfin remporté Roland-Garros après avoir attendu six ans qu’enfin Rafa (Rafael Nadal, NDLR) perde tôt pour que je puisse passer devant. Comme on le sait, il a été ma kryptonite sur terre battue, pour moi et pour beaucoup d’autres, surtout à Paris. 2009 était spécial parce qu’en remportant Roland-Garros, j’ai égalé le record du Grand Chelem avec quatorze titres. Un mois plus tard, j’ai gagné Wimbledon, alors que c’est toujours difficile de remporter ces deux tournois consécutivement. Un mois après, mes jumelles sont nées, et j’ai aussi célébré mon mariage cette année-là. 2009 est clairement l’une de mes années d’exception. »

Pour Benoît, 2022 a marqué le lancement de la Collection Impériale Création No. 1. Pour Roger, ce fut un adieu très émouvant. Avez-vous eu du mal à quitter le jeu ?

R. F. : « Ça a été dur et difficile, mais aussi beau et agréable. Je suis heureux que ce moment ait été si magnifique. J’ai aussi adoré que ce soit à Londres, pendant la Laver Cup, un événement que j’organise avec mon agent Tony. Ma famille était là, mes enfants sur le court, mes plus grands rivaux et coéquipiers, ainsi que des légendes du tennis comme Björn Borg, John McEnroe, Stefan Edberg, tous des hommes que j’admire. Tout était simplement parfait. Mais ça a également été une année éprouvante. J’ai subi cinq ou six opérations au genou droit et j’en ai beaucoup souffert. Donc c’était aussi un soulagement de pouvoir arrêter. Maintenant, je plaisante toujours quand on me demande comment se passe ma retraite. Je dis que j’aurais dû partir bien plus tôt, parce que c’est tellement agréable (rires). Quoi qu’il en soit, 2022 a été une année folle et intense. »

Benoît, pouvez-vous nous parler un peu de la Collection Impériale Création No. 1 ?

B. G. : « C’est un point culminant de ma carrière, un projet que j’ai commencé il y a vingt-cinq ans. L’idée, ambitieuse, était d’ajouter une nouvelle dimension à la matrice de l’assemblage du champagne et de jouer avec différentes méthodes de vieillissement. Il m’a fallu du temps pour constituer les réserves et trouver les bonnes proportions. Pour la Collection Impériale, je cherchais l’expression la plus élevée de Moët & Chandon, et pour cette occasion, nous avons introduit le concept de “haute œnologie”. Dans le monde du vin, c’est l’expression créative ultime et la plus élevée. Pour moi, la Collection Impériale, c’est comme la haute gastronomie du chef étoilé Yannick Alléno. Tout tourne autour de l’assemblage des plus beaux millésimes avec le plus de finesse, de vieillissement, de créativité, de temps et d’autres valeurs que je tiens à mettre en avant avec la Collection Impériale. »

Vous êtes là où vous en êtes aujourd’hui grâce à votre dévouement, à vos valeurs, mais aussi parce que vous êtes tous les deux perfectionnistes ?

B. G. : « Dans mon cas, je pense que le fait d’être perfectionniste signifie rester fidèle à la tradition, aux origines, au style, tout en repoussant sans cesse les limites de l’innovation. C’est un bel équilibre, mais c’est ce que je recherche : respecter le passé, tout en aspirant constamment à la nouveauté et à la perfection. Mais au final, la plus grande récompense, c’est la reconnaissance des consommateurs. La joie et le plaisir avec lesquels les gens célèbrent, c’est ce qui compte le plus. »

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