Entretien avec Christofer Govaerts, Chief Economist & Investment Strategist chez Nagelmackers

« Pour 2024, nous nous attendons à une année boursière normale. Pas de catastrophe ni de récession, mais ce n’est pas encore le moment de sortir le champagne. »

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8 décembre 2023, 14:00 Mise à jour le: 8 décembre 2023, 14:38

C’est une évidence pour tout le monde : 2023 a encoreété une année particulièrement tourmentée et difficile pour les investisseurs et les gestionnaires de fonds. Mais la nouvelle année qui approche apporte de nouvelles perspectives. « Ce sera probablement une année monotone. Monotone, dans le sens d’un peu plus normale », affirme Christofer Govaerts, Chief Economist & Investment Strategist chez Nagelmackers.

Que retenez-vous de l’année qui vient de s’écouler ?

Christofer Govaerts :« C’était une année assez tourmentée et surprenante. Nous avons essuyé quelques revers. Pensons aux répercussions de la période COVID, de l’invasion de l’Ukraine, à la minicrise bancaire aux États-Unis, à la crise immobilière en Chine, et tout cela, avant les événements en Israël. Ce n’était pas rien. Personne n’aurait pu prédire que les marchés boursiers européens enregistreraient un gain moyen de 17 % après l’été et que le Nasdaq atteindrait 30 %. Après l’été, les marchés financiers ont légèrement levé le pied. Les principales banques centrales occidentales sont passées à l’action et ont accéléré leur feuille de route. Cela a entraîné une correction importante, avec une grande volatilité. »

Quelles sont vos prévisions au niveau de la politique des taux d’intérêt ?

Christofer Govaerts :« La politique monétaire voudra serrer la bride aux marchés financiers le plus longtemps possible, du moins au niveau de la rhétorique. Pourtant, nous avons probablement atteint le sommet du cycle des taux d’intérêt. L’étape suivante consiste à revoir le taux directeur à la baisse. Si l’on en croit le consensus, il y aura au moins trois baisses des taux d’intérêt aux États-Unis et en Europe l’année prochaine. La BCE devrait baisser les taux d’intérêt de 50 points de base d’ici l’été, puis de 25 points de base supplémentaires à l’automne. La politique a eu une incidence sur la croissance. Les prêts aux entreprises et aux ménages, par exemple, n’augmentent plus. Cela suggère qu’une politique assez stricte a été menée. »

La conjoncture n’évolue donc pas vers une récession ?

Christofer Govaerts :« Nous constatons que l’économie américaine a atteint de meilleurs résultats que prévu cette année. L’année prochaine connaîtra probablement un ralentissement. Ce qui signifie que nous n’atteindrons pas 2 % de croissance, mais un peu moins, autour de 1,5 %. En bref, l’économie américaine a entamé son atterrissage en douceur. Pour l’Europe, les prévisions de la BCE et du FMI sont légèrement plus clémentes que cette année, mais elles restent assez maigres. L’impact du conflit au Moyen-Orient est assez restreint. Il n’y a pas eu de grande ruée vers les valeurs refuges (comme l’or et le dollar américain), ce qui nous amène à conclure que les marchés sont raisonnablement confiants dans le fait que le conflit sera de courte durée et se limitera aux frontières nationales. L’érosion rapide de la prime de risque sur les prix du pétrole semble également aller dans ce sens. Pour cette année, nous atteindrons un taux de croissance économique de 0,7 %. Pour l’année prochaine, on parle de 0,9 % pour la zone euro et, pour 2025, d’un peu plus de 1,5 %. Pas de catastrophe ni de récession, mais ce n’est pas encore le moment de sortir le champagne. L’industrie, et en particulier l’économie allemande, a gravement souffert des pénuries engendrées par la crise COVID. Il y avait une pénurie générale, mais ce problème est enfin résolu. C’est un coup de pouce pour l’industrie, mais aussi pour la pression inflationniste. »

La tendance à la désinflation se poursuit ?

Christofer Govaerts :« Les indicateurs récents de l’inflation restent encourageants et la tendance à la désinflation se poursuit effectivement, mais à un rythme légèrement plus modéré. La première trajectoire est la plus simple. Initialement, nous pensions revenir à un niveau relativement normal d’ici la fin de l’année 2023. Ensuite, l’objectif sacré d’environ 2 % a été repoussé à 2024 et, actuellement, on parle même de 2025. »

Dans ce contexte, quel message adressez-vous aux investisseurs ?

Christofer Govaerts : « Les différences s’estompent, ce qui affecte également les profils de risque. Les obligations ont été une catastrophe ces dernières années, alors que le marché des actions s’est bien porté. Avec un taux d’intérêt à l’apogée, on pourrait supposer que l’on ne fera pas de mauvaises affaires avec les obligations dans les deux prochaines années. Nous avons renforcé notre présence dans le domaine des obligations. Pour ce qui est du marché des actions, notre enthousiasme est plus modéré. Pour la deuxième année constitutive, l’année économique sera un peu plus modeste. Toutefois, dès que les banquiers centraux auront donné le feu vert pour une baisse des taux d’intérêt, on ne peut pas exclure que les actions repartent à la hausse. Mais, compte tenu de l’économie européenne, nous adoptons une approche plutôt défensive. Nous prévoyons une année boursière normale, avec un rendement moyen de 7 %. Une année un peu monotone. Monotone, dans le sens d’un peu plus normale et un peu moins volatile. »

Nagelmackers dispose aujourd’hui de plus de 4,3 milliards d’euros d’actifs sous gestion.
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