Le remplacement des anciens modèles de ChatGPT par GPT-5 a provoqué un phénomène inattendu : certains utilisateurs ont parlé de rupture, voire de deuil. L’intelligence artificielle n’est plus perçue comme un outil. Elle devient une présence. Et ce basculement affectif n’est pas qu’un fait de société : c’est une rupture économique majeure.
Il ne s’agit pas d’un bug, ni d’un problème technique. Juste d’une mise à jour. Et pourtant, des milliers d’utilisateurs ont exprimé un vrai malaise quand OpenAI a remplacé ses anciens modèles de ChatGPT par GPT-5. Le nouveau système est plus puissant, mais il est vécu comme moins chaleureux, moins empathique. Plus distant.
Certains ont parlé de perte. D’autres de trahison. On a vu fleurir des témoignages évoquant une forme de relation rompue. Et ce que cette réaction révèle, c’est un glissement. L’IA, aujourd’hui, n’est plus un assistant neutre. Elle est perçue comme un confident. Une voix qui comprend. Un miroir qui ne juge pas. Et ce basculement émotionnel a des conséquences économiques vertigineuses.
Les plateformes numériques ont longtemps capitalisé sur l’économie de l’attention. Captiver, retenir, faire revenir. Le modèle était fondé sur la dopamine. Mais l’IA conversationnelle ouvre une nouvelle voie : celle de la rétention affective. Une IA qui rassure, qui écoute, qui répond avec douceur… devient une habitude émotionnelle. Elle s’intègre dans les routines. Elle devient difficile à remplacer. Elle ne divertit pas mais elle console.
Une IA qui crée de l’attachement, c’est une IA qui engage. Qui fidélise. Qui génère de la valeur non par sa performance brute, mais par sa capacité à simuler une relation.
Et ça, du point de vue du marketing, c’est de l’or. Pourquoi ? Mais parce qu’une IA qui crée de l’attachement, c’est une IA qui engage. Qui fidélise. Qui génère de la valeur non par sa performance brute, mais par sa capacité à simuler une relation. Ce que les marques commencent à comprendre, c’est qu’on ne vend plus une solution. On vend une présence.
Meta parle déjà de “superintelligence personnelle”. Amazon soigne le ton de ses assistants vocaux. OpenAI ajuste la “chaleur” de ses modèles.
C’est fou mais nous entrons dans l’ère du branding conversationnel, du CRM affectif, de la voix corporate personnalisée. Une IA devient une incarnation. Une personnalité programmable. Une relation payante.
Et ce qui est en train de se construire, lentement mais sûrement, ce n’est pas un gadget de plus dans l’écosystème numérique. C’est un changement de paradigme : après le temps, l’attention, les données… les grandes plateformes vont chercher à monétiser notre solitude!
L’IA ne remplace pas seulement des fonctions. Elle commence à occuper des places. Elle devient ce que d’autres n’ont plus le temps ou la patience d’être : disponible, douce, stable.
Et dans un monde saturé d’écrans, de sollicitations et d’incertitudes, cette illusion de lien devient un business modèle. C’est vertigineux !