Michael Freilich (N-VA) : ma réaction aux insinuations concernant mon rôle dans le dossier Proximus

Un article de Trends signé par Amid Faljaoui évoque mon prétendu rôle dans une collaboration entre NJJ Capital et Proximus. Lire l’article original Voici ma réaction.

Les attaques personnelles, je les attends d’un parti d’opposition, pas d’un journaliste digne de ce nom. Publier de telles accusations sans même me contacter une seule fois est indigne d’un professionnel de la presse.

Parce que les faits comptent, remettons-les dans l’ordre:

Novembre 2024

Lors de l’audition annuelle à la Chambre, j’ai exprimé une critique ferme mais argumentée envers Proximus. Quel meilleur moment pour demander des comptes à un CEO que lorsque le cours de l’action atteint un plancher historique?

J’ai pointé plusieurs problèmes majeurs : faible flux de trésorerie disponible, endettement coûteux, structure de coûts trop lourde et erreurs dans les acquisitions à l’étranger. 👉 Regardez l’audition ici.


Début 2025

Xavier Niel, alors l’un des principaux actionnaires minoritaires, voyait sa participation se déprécier et envisageait de mettre à profit son expertise pour aider l’entreprise. Peu de personnes en Europe peuvent rivaliser avec son expérience : il possède une dizaine d’opérateurs télécoms à travers le continent — EIR Telecom, Tele2, FREE, Iliad, et d’autres — qu’il a fondés ou redressés avec succès.

Février 2025

Le CEO de Proximus démissionne. Le désarroi est total au sein de l’entreprise.

Dans ce contexte, NJJ Capital (le véhicule d’investissement de Niel) contacte plusieurs responsables politiques, dont moi-même, afin d’examiner la possibilité d’une collaboration.

Ma réflexion est simple : qui détient la véritable expertise télécom ? L’État belge — alors que Proximus s’était embourbée dans une acquisition se soldant par une perte d’environ 400 millions d’euros, et que son CEO avait pris la porte — ou un entrepreneur disposant de décennies d’expérience dans de multiples marchés?

Mars–avril 2025

Ma conclusion : lorsqu’un expert de ce calibre se propose de retrousser ses manches sans rien demander en retour, cela mérite au moins d’être étudié.
Niel ne voulait pas « racheter Proximus pour une bouchée de pain » — il détenait déjà une part significative du capital.

Il n’a jamais été question que l’État vende ses actions. NJJ demandait seulement une participation dans la gestion, mettant ainsi sa propre « skin in the game », et aurait été rémunéré via des dividendes en cas de redressement de Proximus.

C’est une situation gagnant-gagnant — d’abord pour l’État belge, donc pour tous les citoyens.

Mai–juin 2025

J’ai présenté mon analyse en toute transparence au gouvernement, mais la décision finale ne m’appartenait pas.

Qu’il ait été décidé de ne pas donner suite relève de leur droit le plus strict.

Je n’ai jamais reçu ni sollicité le moindre euro — ni directement, ni indirectement, ni sous forme financière, matérielle ou d’une autre nature.

Octobre 2025

Des mois plus tard, L’Echo ressort cette histoire. Je comprends que les journaux doivent remplir leurs pages, mais il n’y a rien de sensationnel : dans le monde des télécoms, les fusions, acquisitions et partenariats sont monnaie courante. Parfois elles aboutissent, parfois non.

Conclusion

Que certains préfèrent insinuer plutôt que de simplement décrocher leur téléphone en dit plus sur eux que sur moi.

Non, en novembre dernier, lorsque j’ai exprimé mes critiques envers Proximus, je n’avais jamais eu le moindre contact avec NJJ Capital.

Et après l’abandon du projet, mon opinion sur la gestion de Proximus n’a pas changé — voir par exemple ma réaction dans Trends.

Je fais simplement mon travail de parlementaire : examiner de manière critique les entreprises publiques. Et je continuerai à le faire — avec rigueur, indépendance et dans l’intérêt des contribuables.

Michael Freilich (N-VA)

Le commentaire d’Amid Faljaoui

Michael Freilich ne nie jamais avoir été en contact avec Xavier Niel ni avec NJJ Capital.

Il confirme même qu’il a été contacté par NJJ Capital et qu’il a ensuite présenté son analyse au gouvernement (voir passage Mars–avril 2025  et Mai–juin 2025).

Autrement dit, il reconnaît avoir été un maillon de la chaîne entre NJJ et le gouvernement, ce que ma chronique évoquait.

En revanche, il conteste le terme “intermédiaire”, sans apporter d’élément contredisant ce rôle de relais.
 
Au final, sa “mise au point” consiste surtout à recontextualiser son action : il explique pourquoi il a accepté d’échanger avec NJJ, mais pas que ces échanges n’ont pas eu lieu.

En réalité, la chronique le gêne car si L’Echo a dévoilé le lièvre, j’ai plutôt posé des questions sur le terrier, non soulevées par nos confrères.

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