Grégory Guilmin

Les 5 erreurs qui m’ont fait perdre 60 % de mes économies en bourse

Grégory Guilmin Educateur financier

En 2013, à l’âge de 24 ans, j’ai commencé à investir sans véritable stratégie ni connaissances approfondies. Deux ans plus tard, j’avais perdu 60 % de mes économies.

Voici les cinq erreurs majeures qui m’ont coûté cher et que tout investisseur devrait éviter.

1. Laisser les émotions guider les décisions d’investissement

L’une des plus grandes erreurs que j’ai commises a été de me laisser guider par mes émotions. J’ai investi principalement dans des actions belges par familiarité, un biais cognitif courant. De plus, après quelques gains rapides, j’ai développé un excès de confiance en mes capacités d’investisseur (le biais de surconfiance). Cet optimisme m’a poussé à ignorer les signaux d’alerte et à surestimer mes compétences.

La Bourse est régie par des cycles et il est crucial d’avoir une approche objective.

Je le dis toujours : nos émotions sont notre pire ennemi en Bourse.  D’ailleurs, il y a des études qui montrent que les émotions font perdre entre 3% et 4% par an à l’investisseur.

2. Investir dans des actions individuelles

Il existe plus de 50 000 sociétés cotées dans le monde.  Comment moi, en tant d’investisseur, je peux choisir les bonnes actions et surtout, ne pas choisir les mauvaises actions ? C’est extrêmement difficile, voire impossible.

Malheureusement, j’ai acheté plusieurs actions sans analyser en profondeur les bilans financiers, les résultats annuels ou encore la situation économique des secteurs concernés. Par exemple, j’ai investi dans une entreprise du secteur énergétique sans considérer l’évolution du marché mondial. Ou dans une société biotech sans regarder son pipeline de produits.

Investir dans des actions individuelles demande une analyse rigoureuse :

· Examiner les bilans et comptes de résultats

· Comprendre les dynamiques sectorielles

· Évaluer la stratégie de l’entreprise et son avantage concurrentiel

C’est un travail qui demande de nombreux mois d’investigations, voire parfois plusieurs années. Être analyste financier, ça ne s’improvise pas. Et d’ailleurs plus de 90% (voire même 95% aux Etats-Unis) des analystes financiers professionnels n’arrivent pas à battre la Bourse.

C’est la raison pour laquelle je n’investis plus dans des actions individuelles. C’est extrêmement risqué à mes yeux. Je préfère investir dans des ETF passifs.

3. Ne pas avoir de stratégie d’allocation d’actifs

Je n’avais pas de stratégie claire en termes d’allocation. Quelle allocation d’actifs avoir?

L’allocation d’actifs consiste à déterminer comment répartir son capital entre différentes classes d’actifs (actions, obligations, immobilier, etc.). Mais aussi quelles allocations géographiques ? Quid des secteurs ? Et de la taille des entreprises ?

Une bonne allocation permet de diversifier les risques et d’optimiser le rendement sur le long terme en fonction de votre profil de risque et de votre tolérance à la volatilité. Sans stratégie d’allocation, j’étais surexposé à certaines actions, ce qui a amplifié mes pertes.

4. Ne pas investir de manière régulière

Malgré un salaire régulier, je n’investissais pas de manière systématique. L’investissement mensuel (Dollar-Cost Averaging) permet de lisser le prix d’achat des actifs et d’atténuer l’impact des fluctuations de marché.

Il y a deux raisons importantes d’investir tous les mois.

 La première raison c’est pour profiter des intérêts composés. Et pour faire en sorte que la boule de neige grandisse plus rapidement.

La deuxième raison importante est de nature psychologique. Investir tous les mois va me permettre de m’éviter de me poser la question « Quand est-ce que c’est le bon moment pour investir en Bourse ? ».

Vu que je n’ai pas de boule de cristal, je n’en sais strictement rien. J’investis chaque mois afin de ne pas me laisser freiner par cette question, qui pourrait me dissuader d’investir en Bourse.

En résumé, en investissant chaque mois une somme définie, on profite de l’effet des intérêts composés et on réduit le stress lié au choix du “bon moment” pour entrer sur le marché.

5. Essayer de prédire les mouvements du marché

J’ai souvent tenté d’anticiper les fluctuations du marché, pensant pouvoir acheter au plus bas et vendre au plus haut. Cette approche repose sur l’illusion de contrôle, alors que la Bourse est par nature imprévisible.

Les investisseurs les plus performants préfèrent adopter une vision long terme et investir dans des fonds passifs plutôt que d’essayer de battre le marché avec des paris risqués.

 On ne peut pas prédire dans la vie de tous les jours ce qui va se passer dans une semaine, dans un mois ou dans un an. Pourquoi en serait-il autrement avec la Bourse?

Les leçons que j’en ai tirées

Plutôt que de voir ces erreurs comme des échecs, j’ai décidé d’en faire des enseignements pour devenir un meilleur investisseur :

· Gérer mes émotions : je prends des décisions rationnelles basées sur des faits et non sur l’intuition.

· Privilégier les fonds passifs : plutôt que de choisir des actions individuelles, j’investis via des ETF passifs.

· Définir mes allocations : j’ai une stratégie claire de répartition de mon capital selon mes objectifs et mon horizon de placement.

· Investir régulièrement : je mets en place des plans d’épargne automatiques pour bénéficier des intérêts composés.

· Accepter l’imprévisibilité du marché : je ne cherche plus à prédire la Bourse.

En évitant ces erreurs et en adoptant une approche disciplinée, il est possible de réussir en Bourse sur le long terme sans prendre de risques inutiles.

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