Amid Faljaoui
La Défense en Belgique : jackpot pour la Wallonie ou… hold-up flamand ?
Depuis la guerre en Ukraine, la Défense belge attire les investissements. Longtemps dominée par la Wallonie, le secteur pourrait basculer avec Theo Francken (N-VA) aux commandes. Jackpot wallon ou hold-up flamand ?
Vous avez remarqué ? Il y a quelques années, parler d’industrie de la Défense, c’était comme évoquer l’armement nucléaire en pleine réunion Greenpeace. Malaise, silence gêné, on change vite de sujet. Aujourd’hui ? C’est open bar ! On filme dans les usines d’armement, on applaudit, on serre des mains. La guerre en Ukraine a changé la donne. Mieux : l’invasion russe est devenue un plan marketing gratuit pour toute l’industrie de la défense en Europe.
Une manne financière qui profite à la Wallonie
Et devinez qui en profite en Belgique ? La Wallonie. Parce que l’armement chez nous, c’est avant tout FN Herstal, John Cockerill et consorts. Un secteur qui pèse lourd et qui, jusqu’ici, reste largement dominé par le sud du pays. La Flandre, elle, reste discrète… Enfin, pour l’instant.
Theo Francken, arbitre des futurs investissements ?
Car voici le coup de théâtre : à la tête du ministère de la Défense, on trouve désormais Theo Francken, figure de la N-VA, nationaliste flamand pur jus. Et là, certains commencent à s’inquiéter. Pourquoi ? Parce qu’on connaît la chanson. Quand un projet d’investissement atterrit en Flandre, il faut compenser en Wallonie, et inversement. Vous voulez un exemple ? Zeebrugge. Dans les années 70, l’État belge injecte 100 milliards de francs belges dans le port flamand. Les Wallons râlent ? Hop, 16 milliards pour calmer le jeu. À peu près comme filer une barre chocolatée pour compenser un banquet gastronomique.
La Flandre veut sa part du gâteau
Alors avec les milliards qui s’annoncent pour la Défense – parce que oui, on va devoir passer de 1,3 % à 2 % du PIB, voire 3 ou 4 % si on écoute les Américains – la Flandre pourrait bien vouloir sa part du gâteau. Et devinez qui tient le chéquier ? Theo Francken. Il a bien compris que la Défense, depuis la guerre en Ukraine, n’est plus juste un ministère de la sécurité, mais aussi un ministère de l’industrie. Et sauf erreur, la N-VA n’a pas enterré son rêve d’indépendance flamande.
Un déséquilibre à venir ?
Faisons les comptes : passer de 1,3 % à 2 % du PIB, c’est un surcoût de 4,2 milliards d’euros pour la Belgique. Question iconoclaste : Francken pourrait-il orienter une partie de cet argent vers la Flandre pour renforcer une région qu’il aimerait voir indépendante ? Hypothèse réaliste ou simple paranoïa ? Pas si simple. La Wallonie a une avance industrielle incontestable, avec ses usines, son expertise et des carnets de commandes bien remplis. Tout délocaliser serait mission impossible. Mais…
Une redistribution forcée en vue ?
Soyons lucides : quand il y a des milliards en jeu, les règles du jeu peuvent très vite être réécrites. Par exemple, Francken pourrait exiger que les entreprises de défense wallonnes ouvrent des sites d’exploitation en Flandre. Histoire de “rééquilibrer”.
Jackpot wallon ou hold-up flamand ?
Alors, la Défense, jackpot wallon garanti ou redistribution forcée ? Réponse dans les prochains budgets… et les prochains bras de fer politiques. Très bientôt, nous saurons – vous et moi – si, dans la répartition des portefeuilles du gouvernement Arizona, les francophones se sont fait avoir ou pas.
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FN Herstal
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Siège social:
Herstal
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Secteur:
Wapens, productie en handel
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Toegevoegde waarde:
160400765