Pierre-Henri Thomas
Libérons optimisme et volonté d’entreprendre pour aider ceux qui ne se contentent pas d’exister
Tout le monde ne doit pas nécessairement être entrepreneur. Mais tout le monde doit avoir les moyens de développer au maximum ses talents.
Vous vous souvenez de cet optimisme qui s’était éveillé lors du covid? Oui, nous étions confinés. Oui, certains étaient obligés de mettre la clé sous la porte. Mais cette époque particulière avait permis de rêver, de penser, de préparer ce que nous appelions “le monde d’après”. Cette énergie n’aurait-elle été qu’un feu de paille? Aujourd’hui, on ne semble plus voir que des regards baissés devant des murs qui s’appellent guerre, vieillissement, transition énergétique, dérapage budgétaire.
Du côté de l’inflation, le Fonds monétaire international appelle à “tuer la bête” et à continuer à augmenter les taux d’intérêt. La guerre en Ukraine, qui dure depuis plus d’un an, a causé des dizaines de milliers de victimes Et voici quelques jours, le mur budgétaire s’est dressé plus imposant que jamais. La Commission européenne a présenté ses nouvelles propositions destinées à canaliser les débordements des finances publiques des Etats membres.
Quelle trajectoire ?
Si quelques incitants ont été mis en place pour aider à la transition énergétique, les grands garde-fous (un déficit limité à 3% du PIB, un endettement qui ne dépasse pas les 60% ) restent d’application. Notre gouvernement a fixé une trajectoire pour rester dans les clous, avec un effort de 0,8% du PIB en 2024, 25 et 26. Promesses en l’air? Tout le monde sait que les élections arrivent à grands pas et que nous pourrions ensuite attendre des mois, voire plus, avant d’avoir un gouvernement…
Voir le reportage de Canal Z : Le fédéral s’accorde sur le budget
Devant ces murs qu’il faudrait abattre, le réflexe est pourtant de leur tourner le dos. Le débat sur les finances publiques, par exemple, se joue entre ceux qui plaident pour des économies dans les services publics – parce que, comme vient encore le montrer la dernière étude de l’OCDE, les Belges sont champions du monde de l’imposition du travail – et ceux qui se battent pour la préservation des acquis et l’amélioration de notre système de redistribution.
Créer la richesse
Pourtant, comme le fait observer dans notre dossier de couverture le président de l’Economics School of Louvain, Jean Hindriks, “avant de redistribuer la richesse, il faut d’abord la créer.” A force de se focaliser sur les problèmes de redistribution et de dépenses publiques, on risque d’oublier le principal: lorsqu’une entreprise se trouve confrontée à des problème de business plan, de pertes de revenus ou de hausse de son prix de revient, elle peut sabrer dans les coûts et licencier. Mais elle peut aussi, de manière plus enthousiasmante, créer de nouvelles activités pour retrouver le chemin du profit.
Ce qui est vrai pour une entreprise est vrai pour la société. Certes, tout le monde ne doit pas nécessairement être entrepreneur. Mais tout le monde doit avoir les moyens de développer au maximum ses talents, comme dans la parabole biblique. Mais nous n’allons pas surmonter les défis en regardant désespérément une bourse qui se vide. Nous allons le faire en suivant la maxime d’Oscar Wilde qui disait “vouloir vivre, alors que la plupart des gens se contentent d’exister”. Et une tâche essentielle des pouvoirs publics est de donner à tous les moyens de s’accomplir.
Ces gens qui désirent vivre, qui désirent faire quelque chose de leur existence, qui travaillent au monde d’aujourd’hui et “d’après”, qui mouillent leur maillot non seulement pour eux mais pour leurs enfants et la société, on peut les regrouper dans la famille des entrepreneurs. Et c’est à l’élan de cette business community que nous voulons contribuer en réunissant Canal Z et Trends-Tendances. Libérons l’optimisme et la volonté d’entreprendre. Et aidons à vivre ceux qui ne se contentent pas d’exister.
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