Près de 2 millions de Belges ont un plan d’épargne-pension fiscalement déductible. Mais à quel coût ? Et quelle performance ? Décryptage.
Étape 1 : Vue générale
Pour avoir une vue générale des fonds de pension dans lesquels tu es investi, il est important de te munir de leur code ISIN. Le code ISIN est un numéro d’identification nationale d’un fonds d’investissement, avec un code commençant par deux lettres comme BE, LU, FR, IE, DE, et se terminant par 10 chiffres.
Donc en résumé, 2 lettres et 10 chiffres la plupart du temps.
Quand tu as le code ISIN, tu peux le mettre sur un moteur de recherche et essayer de tomber sur une page de Morningstar.
Sur cette page, tu pourras trouver une vue résumée, les frais annuels et les frais d’entrée et de sortie, mais aussi la composition du fonds de pension. Cela permet de déjà mieux comprendre ce dans quoi tu es investi.
Si tu ne trouves rien, demande à la personne qui t’a vendu ce plan d’épargne-pension plus d’informations concernant la composition, les performances historiques mais également les différents types de frais liés à cet investissement.
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Etape 2 : Analyse des frais
Des outils comme Morningstar permettent de connaitre le niveau de frais d’un fonds d’investissement, appelé « frais courants » ou « ongoing charges » (en anglais). Par contre, il ne dit rien sur d’éventuels frais directs que ton banquier/courtier/conseiller te prendrait. Je te suggère donc de lui envoyer un e-mail pour connaître :
- Quels sont les droits de garde ?
- Quels sont les frais de courtage ?
- Quelles sont les commissions de gestion ?
- Quels sont les éventuels frais de surperformance ?
- Quels sont les frais d’entrée/de sortie des produits d’investissement dans lesquels tu investis ?
- Quels sont les autres frais du compte ?
- Quel est le coût (frais courants) des instruments financiers sous-jacents ?
- Quel est le montant des éventuelles rétrocessions ?
- Enfin, sur la dernière année civile complète, quel a été le montant total des taxes ?
En résumé, ces différentes questions te permettront d’avoir une vue précise sur le coût total de ton plan d’épargne-pension.
Etape 3 : Analyse des performances
Afin de juger de la performance de ton plan d’épargne-pension par rapport à l’évolution des marchés, je te suggère de regarder deux ETF passifs. Le premier, c’est un ETF qui suit l’indice MSCI World, un indice couvrant 1.300 sociétés présentes dans 23 pays développés et dont le code ISIN est le suivant : IE00B4L5Y983. Le deuxième, c’est un ETF obligataire global dont les sous-jacents sont des obligations d’Etats mais aussi d’entreprises, principalement sur des pays développés : IE00BDBRDM35. Ces deux ETF ne sont pas un conseil en investissement mais permettent d’illustrer mes propos.
Et puis, tu vas regarder leurs performances passées afin de voir si ton plan d’épargne-pension fait mieux que des ETF passifs.
Par exemple, sur les cinq dernières années, les obligations mondiales ont perdu 7.68% et les actions mondiales ont gagné 98.46%. Cela signifie qu’un portefeuille équilibré d’ETF passifs (avec 50% actions et 50% obligations) aurait eu une performance d’environ 45%.
Au contraire, un fonds d’épargne-pension géré par une grande banque belge a eu une performance, sur les 5 dernières années, de 28.9%, à savoir près de 20% en moins qu’un portefeuille composé d’ETF passifs (données mises à jour au 30 septembre 2025).
Malheureusement, je n’ai jamais trouvé un fonds d’épargne-pension qui faisait mieux que des ETF passifs. C’est la raison principale pour laquelle je n’investis pas dans des fonds d’épargne-pension. Malgré la déductibilité fiscale.
Et ça, j’y reviendrai dans une prochaine chronique.
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