Amid Faljaoui
Trump et les pots-de-vin: Make America Graisse Again, la nouvelle devise ?
Je vais vous parler de business… à l’américaine. Et qui dit business, dit Donald Trump, évidemment. Cette fois-ci, le maître des deals a décidé de donner un coup de balai à une vieille loi, le Foreign Corrupt Practices Act, ou FCFA pour les intimes. Cette loi, promulguée en 1977, interdisait aux entreprises américaines de soudoyer des fonctionnaires étrangers. Oui, oui, une loi anti-pots-de-vin. Mais pour Trump, ça, c’est du passé, de l’histoire ancienne, un frein au business. Et hop, d’un coup de stylo, il suspend son application.
Pourquoi ? Eh bien, selon Trump, c’est simple : “Cela va signifier beaucoup plus d’affaires pour l’Amérique !”
Traduction : pourquoi s’embarrasser de règles quand le reste du monde joue déjà à “qui glissera l’enveloppe la plus dodue ?” Trump estime que cette loi rend les entreprises américaines moins compétitives. Pour lui, l’éthique, c’est sympa, mais pas quand elle ralentit le business. Résultat, avec ce décret, c’est feu vert pour graisser la patte, tant que ça fait tourner la machine économique. Make America Graisse Again, littéralement.
Mais attention, ce n’est pas juste une petite lubie. Cela faisait des années que Trump en rêvait. Dès son premier mandat, il qualifiait le FCFA de “désastre”. Et dans son décret, il va même jusqu’à invoquer… la sécurité nationale ! Oui, soudoyer un fonctionnaire pour décrocher un contrat est apparemment devenu un acte patriotique. Vous ne le saviez pas ? Eh bien, Trump vous l’apprend.
Mais tout le monde n’est pas d’accord, selon mes confrères du Figaro. Prenez Richard Nephew, ancien coordinateur anticorruption : pour lui, cette loi était une arme précieuse. Elle permettait aux entreprises américaines de dire « non » aux pots-de-vin, en s’appuyant sur une législation solide. Et puis, il rappelle que la corruption, ce n’est pas juste immoral, c’est aussi inefficace. Une perte sèche. Même Transparency International, l’ONG spécialiste de la lutte contre la corruption, tire la sonnette d’alarme : les États-Unis, jadis champions de l’éthique, glissent dans leur classement mondial. Ils sont désormais 28e. Juste derrière la France qui est la grande donneuse de leçons au monde entier.
Pendant ce temps, la nouvelle ministre de la Justice, Pam Bondi – fidèle alliée de Trump – a d’autres priorités. Elle veut recentrer les enquêtes sur les cartels et les gangs transnationaux. En clair, laissez les entreprises américaines tranquilles. Les vrais méchants sont ailleurs, n’est-ce pas ?
Alors, que retenir ? Ce décret est un virage : un pied de nez à l’éthique, un clin d’œil aux opportunistes. Pour Trump, le business doit primer, et les règles ? Eh bien, elles sont faites pour être… révisées. Un message clair : dans son monde, la corruption n’est pas un problème, c’est une stratégie.
Et souvenez-vous : gardez vos enveloppes pour les timbres… ou pas.
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