Amid Faljaoui

Trump décide déjà de tout alors qu’il n’entre en fonction que le 20 janvier prochain ! 

Je sais, je vais vous surprendre en vous disant que nous sommes le lundi 20 janvier 2025 et non pas le lundi 16 décembre… non, non, je ne me trompe pas de date, et vous savez pourquoi ? Parce que Donald Trump entre officiellement à la Maison Blanche le lundi 20 janvier prochain. Mais regardez, observez bien : il agit comme s’il était déjà président des États-Unis, alors qu’il est supposé attendre le 20 janvier avant de prendre des décisions.

D’abord, il faut le féliciter car lui a déjà son gouvernement alors qu’en Belgique, nous l’attendons encore et qu’en France, il n’y a qu’un Premier ministre qui vient à peine d’être nommé. Ensuite, observez son art de la pression. Donald Trump a juste indiqué qu’à son arrivée au pouvoir, il augmentera les tarifs douaniers et notamment sur l’Europe, qu’il considère comme une « petite Chine » selon ses propres mots. Et le résultat, c’est que Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne, a déjà déclaré que l’Europe devrait faire un geste, et acheter plus de produits aux Américains.

Une déclaration qui a fait sourire certain le commentateur boursier Marc Fiorentino : à un cours de négociation, Christine Lagarde aurait eu un zéro pointé par son professeur selon lui. En effet, vous ne démarrez jamais une négo par une concession. Et encore moins alors que votre interlocuteur n’est même pas encore en fonction. Même chose pour nos investissements en matière de défense, Donald Trump a encore redit qu’il quitterait l’OTAN si les alliés des Américains n’augmentaient pas le poids de leur défense à 2.5% de leurs PIB respectifs. Et devinez quoi, les membres de l’OTAN ont reçu le message 5 sur 5 et ils viennent de déclarer qu’ils consacreront 3% de leur PIB à la défense !

Et puis, comme vous le savez, Donald Trump a nommé son ami Elon Musk à la tête d’un service destiné à dégraisser la fonction publique aux États-Unis – Musk doit chercher 2.000 milliards de dollars d’économies. Là encore, le service en question n’est même pas encore effectif, que des tas de fonctionnaires démissionnent spontanément.

Quant à l’Ukraine, Donald Trump a profité de son voyage à Paris pour la réouverture de la cathédrale de Notre-Dame pour discuter en coulisses avec Zelensky et lui dire qu’il veut un cessez-le-feu et que quoiqu’il arrive, il va diminuer ses livraisons d’armes. Bill O’Reilly, un ancien journaliste star de Fox News et ami proche de Trump a même déclaré ce weekend que selon lui Trump aurait déjà un accord avec Poutine avant même d’arriver à la Maison Blanche le 20 janvier prochain. Et quant au Moyen-Orient, tout s’enchaine à une vitesse incroyable en ce moment, et il est difficile de ne pas y voir l’empreinte de Donald Trump derrière la chute du régime Assad en 12 jours à peine.

Et nous, en Europe, pendant ce temps-là, nous voyons médusés ce quasi octogénaire agir à la vitesse de l’éclair, pendant que nous abaissons tardivement nos taux d’intérêt et de 0.25% seulement, alors que l’Allemagne est en récession et que la France, deuxième économie de la zone euro vient d’être dégradée par Moody’s, une agence de notation. Comme l’écrit avec humour Marc Fiorentino, « il y a le feu en Europe et on essaie d’éteindre l’incendie avec un seau d’eau ». A l’évidence, en Europe, nous sommes encore au mois de décembre.

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