Amid Faljaoui

“The sky is the limit”: la valeur de Nvidia vaut aujourd’hui plus que toutes les sociétés cotées en bourse à Paris

Tout le monde connaît l’expression américaine : « The Sky is The Limit ». Traduction : « le ciel pour seule limite ». Une expression qui s’applique, sans exagérer, à l’action de la société Nvidia.

L’action Nvidia fait le bonheur de ceux et celles qui l’ont acheté, c’est même du jamais vu. Elle a bondi de 40% en un mois, de 170% depuis le début de cette année et de 200% sur un an. Imaginons que vous ayez acheté cette action lorsqu’elle a été introduite en Bourse en 1999. C’est simple, vous auriez engrangé un rendement total, dividendes compris de 591 % ! Ce qui veut dire que si vous aviez misé 10 dollars à l’époque sur l’action Nvidia, vous auriez aujourd’hui en poche 6 millions de dollars. Encore une fois, c’est du jamais vu. La meilleure preuve, c’est que cette société qui était encore inconnue du grand public il y a deux ans à peine, est aujourd’hui la société la mieux valorisée en Bourse au monde.

Nvidia vient de brûler la politesse à Apple et Microsoft en devenant la première capitalisation boursière avec 3.335 milliards de dollars de valorisation. Des chiffres pareils donnent le tournis… Juste pour rendre cela compréhensible, la valeur de Nvidia en Bourse vaut aujourd’hui plus que toutes les sociétés cotées à Paris et plus que le PIB d’un grand pays comme la France ! Quand l’action Nvidia ne bouge que de 1% à la hausse ou à la baisse, c’est mécaniquement 30 milliards de dollars qui partent en fumée ou s’ajoutent à la richesse de l’entreprise. Et ne me dites pas que c’est uniquement de la spéculation, car l’entreprise gagne beaucoup d’argent, elle a une marge brute de presque 80%.

Cette performance est possible grâce à l’intelligence artificielle. Si vous considérez l’IA comme le nouvel or, rappelez-vous que, lors de la ruée vers l’or, ce ne sont pas les chercheurs d’or qui ont fait fortune, mais les vendeurs de pelles et de pioches. Or, c’est exactement ce qui se passe en ce moment. Nvidia vend les pelles et les pioches. Dans son cas, elle vend les puces électroniques qui font tourner toutes ces applications d’intelligence artificielle. Elle ne les conçoit pas et ne les vend pas. Nvidia ne fabrique rien, elle sous-traite toute sa fabrication à une société taiwanaise du nom de TSMC. La splendeur de ce modèle, c’est que Nvidia a pris une telle avance technologique sur ses concurrents, qu’elle détient environ 80% du marché des puces électroniques qui permettent par exemple à ChatGPT de vous aider. Bien que ces puces soient hors de prix, tout le monde se les arrache. Comme l’offre ne suit pas la demande, le prix explose au grand plaisir des actionnaires de Nvidia.

Elon Musk résumait bien la situation pour les puces de Nvidia  en disant qu’elles étaient plus difficiles à trouver que de la drogue, ce qui prouve bien qu’il ne vit pas à Bruxelles, car ici hélas la drogue se trouve facilement. Que retenir de ces chiffres ? Qu’une fois encore, l’avenir se dessine aux Etats-Unis. Ils nous plantent en termes de croissance, ils nous plantent sur le plan militaire et de l’armement, ils nous plantent au niveau de l’énergie, car eux sont devenus indépendants et même exportateurs d’énergie, et ils nous plantent sur le plan technologique…

Le déclin américain si cher à certains intellectuels européens n’existe que dans leur fantasme. Pendant que l’Europe regarde impuissante la France en train de s’étriper entre extrême-gauche et extrême-droite, les Américains construisent le monde de demain. Alain Minc avait raison, si elle n’y prend pas garde, l’Europe risque de devenir un grand musée à ciel ouvert visité par les classes moyennes chinoises.

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