Alors que votre magazine adopte un rythme bimensuel jusqu’à la mi-août, les investisseurs voient se concrétiser une menace évoquée de longue date : celle de la taxation des plus-values. Ce sont, une fois encore, les investisseurs et les entrepreneurs qui payeront le prix des réformes du marché du travail, de la migration, des pensions, etc.
Les négociations ont fini par déboucher sur un compromis à la belge, comme d’habitude compliqué à souhait et dont la mise en œuvre convoque son lot d’incertitudes. Cela est regrettable, car le gouvernement provoque une fois de plus une énorme agitation autour d’un dossier purement symbolique, aux gains limités. La mesure engendrera de surcroît des changements de comportement, comme on en a vu aux États-Unis, par exemple. Les actions qui n’étaient déjà pas en très grande forme vont céder davantage de terrain encore en fin d’année, en raison des “alléchantes” moins-values. Avant de se mettre à briller en janvier, quand elles feront l’objet de rachats massifs. Mais les rendements ne pourront être que décevants.
Cette question somme toute secondaire ne doit pas nous faire perdre de vue l’essentiel, à savoir que l’investissement restera (beaucoup) plus rentable que l’épargne. Ce qui, dans la confusion actuelle, mérite d’être souligné.
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Volatilité
Cette chronique entend par ailleurs dresser un rapide bilan des six premiers mois de l’année. Peu après l’investiture de Donald Trump, le S&P 500 a frôlé les 6.150 points (un sommet historique), le dollar s’est mis à fléchir et les taux longs américains sont partis à la hausse. Dès que les investisseurs ont compris à quel point Donald Trump tenait à sa guerre commerciale, l’euphorie post-électorale a fondu comme neige au soleil et les capitaux ont quitté les États-Unis pour l’Europe, entre autres. Il faut dire que la façon dont l’Allemagne augmente ses dépenses pour rattraper son retard dans les domaines de la défense et des infrastructures impressionne.
L’annonce, le 2 avril, de l’explosion des droits de douane, a semé la panique parmi les investisseurs. Le S&P 500 a plongé à 5.000 points, tandis que les taux à 30 ans bondissaient à 5% et qu’il fallait désormais débourser 1,15 dollar pour 1 euro. Le fantasque président a alors fait machine arrière, inspirant ce nouvel acronyme à Wall Street : TACO, pour Trump Always Chickens Out, ou “Trump se dégonfle toujours”. Les marchés boursiers se sont alors vigoureusement redressés.
Volatilité et retournements résument donc le premier semestre mais aussi, sans doute, le second, qui ne s’annonce pas beaucoup plus calme. Les élections de mi-mandat sont encore loin, ce qui laisse au locataire de la Maison-Blanche le temps de faire des siennes. De surcroît, les valorisations, élevées, qu’affiche Wall Street, tiennent déjà compte des bonnes nouvelles. La volatilité devrait donc persister en 2025.
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