Amid Faljaoui

SEO hier, GEO aujourd’hui: les entreprises risquent de se tromper de bataille

“Si vous n’êtes pas sur Google, vous n’existez pas.” Pendant vingt ans, ce mantra a obsédé les entreprises. Elles ont dépensé des fortunes pour grimper dans les classements du moteur californien. C’était l’ère du SEO.


Aujourd’hui, une nouvelle mode surgit : le GEO (Generative Engine Optimization). L’idée est simple : optimiser sa visibilité non plus pour Google, mais pour ChatGPT et ses cousins. Comme si l’histoire se répétait, simplement avec une autre machine.

Et de fait, être absent des réponses générées par une IA de plus en plus utilisée, c’est prendre le risque de disparaître des radars des clients. Ce n’est donc pas absurde de s’y intéresser. Mais croire que le GEO sera le nouveau SEO, et que la bataille se gagnera uniquement par la visibilité dans une boîte noire américaine, est une illusion dangereuse.

ChatGPT n’est pas Google. Il ne classe pas des liens comparables, il fabrique une réponse unique, parfois brillante, parfois erronée, et toujours opaque. Une entreprise peut être citée un jour, oubliée le lendemain, ou associée à une information fausse sans qu’elle ait son mot à dire.

Lorsqu’il ne sait pas, le modèle invente. On appelle cela une “hallucination”. Dans certains secteurs, ce n’est qu’un désagrément. Dans d’autres — finance, santé, éducation — c’est un risque majeur. Un taux de crédit inventé, un traitement mal décrit, un programme RH caricaturé, et la réputation de l’organisation est engagée.

Croire que le GEO sera le nouveau SEO, et que la bataille se gagnera uniquement par la visibilité dans une boîte noire américaine, est une illusion dangereuse.



Cela ne signifie pas qu’il faut ignorer le GEO. Comme le SEO hier, il peut être un levier de visibilité. Mais il n’aura de valeur que s’il est encadré par une stratégie plus large : celle de la confiance. Car une entreprise ne vend pas seulement un produit ou un service. Elle vend surtout une promesse : que l’information donnée est juste, que la prestation est fiable, que la relation est solide.

L’IA peut renforcer cette promesse, mais seulement si elle s’appuie sur des données vérifiées, si elle cite la provenance de ses réponses et si l’humain garde la main sur les décisions sensibles. La visibilité flatte l’ego, mais seule la crédibilité construit la durée. Oui, le GEO est la nouvelle frontière. Mais sans confiance, il ne mènera nulle part.

Alors je vous pose la question : les entreprises doivent-elles courir après la visibilité dans une boîte noire incontrôlable, ou investir d’abord dans ce qui fait leur vraie valeur : être crédibles et dignes de confiance face à leurs clients, leurs partenaires et leurs équipes ?

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