OpenAI, la maison-mère de ChatGPT vient de dévoiler Sora 2, une intelligence artificielle capable de créer des vidéos d’un réalisme absolu. Vous y mettez votre visage, et deux minutes plus tard, vous vous voyez parler, bouger, sourire… comme si c’était une vraie vidéo.
Sauf que ce n’est pas vous. C’est un faux. Un faux parfait.
Et pour prouver la puissance de son invention, Sam Altman, le patron d’OpenAI, a donné son propre visage à la machine. Résultat : Internet s’est rempli de vidéos de lui dans des situations inventées. Certaines drôles, d’autres gênantes, notamment celle où on le voit voler des aliments dans un supermarché. Mais toutes ces vidéos sont hyper crédibles.
Et tout à coup, la vidéo, symbole ultime de la preuve, ne prouve plus rien. Un visage, une voix, une signature… tout devient falsifiable.
C’est là que le génie – et le cynisme – de Sam Altman, le patron de ChatGPT apparaît. Pendant qu’il détruit la confiance dans le réel, il construit la machine pour reconstruire cette même confiance. C’est du génie maléfique !
Et cette machine s’appelle Worldcoin. Le principe : vous regardez dans une sphère métallique, elle scanne votre iris, et vous recevez un World ID, une identité numérique mondiale censée prouver que vous êtes bien un humain.
Autrement dit : après avoir effacé la frontière entre le vrai et le faux, Sam Altman invente le moyen de faire payer le vrai. Et c’est là que tout change pour les banques, les assurances, les notaires, ou les juges… Parce que tout leur métier repose sur une seule chose : la confiance dans la preuve. Quand une banque ouvre un compte, elle vérifie une pièce d’identité. Quand elle reçoit un virement, elle s’assure que la demande vient du vrai client. Quand un assureur examine une vidéo d’accident, il doit croire ce qu’il voit.
Mais demain, avec Sora, plus rien n’est certain. Une IA pourra imiter votre visage, votre voix, vos gestes. Un escroc pourra passer un appel video “en direct” avec votre double numérique. Et donc, une banque pourrait envoyer de l’argent… à une illusion.
Autrement dit, le monde que Sam Altman nous prepare à notre insu, c’est celui où les preuves ne suffisent plus. C’est un monde où les banques par exemple devront acheter la certitude que leurs clients existent vraiment. C’est un monde où la confiance, autrefois gratuite, deviendra un produit payant.
En clair, Sora 2 va détruire la réalité. Et Worldcoin va la revendre cher et vilain. Et au final, Sam Altman, le patron de ChatGPT devient le seul et unique banquier du vrai. Bravo le génie. Mais le génie maléfique.
La leçon de tout ça, c’est qu’on croyait que l’intelligence artificielle allait concurrencer les métiers. En réalité, vous le voyez bien via Sora 2, elle s’attaque à quelque chose de plus profond : elle détruit la confiance des gens. Or, c’est la confiance qui fait tourner l’économie. Sans confiance, pas de business.
Et dans ce nouveau monde que nous prepare Sam Altman, la question ne sera plus “est-ce que c’est vrai?“ mais “qui nous dira que c’est vrai ?”