Amid Faljaoui
Pression sur Biden et vote de Wall Street pour Trump
La pression continue de monter sur Joe Biden pour qu’il se retire de la course à la présidentielle américaine de 2024. Pour accentuer cette pression, certains donateurs ont suspendu leurs donations, tandis que d’autres tentent activement de pousser Biden vers la sortie. Cependant, Joe Biden bénéficie du soutien indéfectible de ses proches et affirme que seul Dieu peut l’empêcher de concourir pour la Maison Blanche.
Il est dommage de voir Biden en direct à la télévision, hébété et mi-hagard, ne sachant pas où il se trouve ni ce qu’il dit. Le président sortant des États-Unis ne reflète pas l’image dynamique de son pays à l’extérieur, mais plutôt celle de ces anciens vieillards du politburo que l’on retrouvait alignés en rangs d’oignons lors des défilés militaires sur la place Rouge à Moscou. En fait, quand je dis qu’il ne reflète pas l’image dynamique de son pays, je n’en suis même pas sûr, car au-delà des sociétés flamboyantes de la Silicon Valley et de la puissance économique incontestable des États-Unis, l’état réel du pays laisse lui aussi à désirer.
Prenons un seul exemple au niveau de la santé publique de la première puissance économique du monde. La jeunesse américaine est tellement ravagée par la malbouffe que trois quarts des jeunes âgés de 17 à 24 ans sont incapables de faire leur service militaire en raison de problèmes d’obésité, de toxicomanie ou de déficiences mentales. Pendant ce temps, les milieux d’affaires ont clairement fait leur choix en faveur de Donald Trump. C’est étonnant car la plupart des grands patrons de Wall Street et de la Silicon Valley se sont éloignés de Donald Trump suite à la tentative de coup d’État du Capitole le 6 janvier 2021. Est-ce à dire que ces patrons ont une mémoire de poisson rouge ou pire encore, qu’ils n’ont aucune morale ?
La réponse à ce changement d’attitude est plus simple que cela. À lire les déclarations des uns et des autres dans la presse américaine, c’est clairement pour des raisons économiques qu’ils ont tourné casaque. Autrement dit, c’est pour leur intérêt qu’ils vont voter massivement pour Donald Trump. Dans le secteur bancaire, l’actuelle administration Biden est jugée trop tatillonne et les empêche de faire du business comme ils le voudraient. Plus globalement, les milieux économiques américains craignent la dérive budgétaire et l’endettement excessif des États-Unis. Les grands patrons américains ont peur que ces dérapages budgétaires nourrissent l’inflation et provoquent un jour une crise financière, même si le dollar reste la monnaie reine au niveau mondial.
De plus, beaucoup de ces patrons américains voudraient, comme Donald Trump, que le conflit en Ukraine cesse, car il est jugé trop lointain et trop coûteux. La mémoire de l’enlisement en Afghanistan est encore vive dans l’esprit des donateurs de Donald Trump. Je ne parle même pas des dérives jugées “wokistes” sur les campus américains. La vraie raison du soutien à Trump reste avant tout économique. C’est vieux comme le monde : chacun vote pour son intérêt, rien de neuf sous le soleil.
La preuve en France, où la Bourse de Paris a effacé tous ses gains depuis le début de l’année car elle doute de la capacité d’un futur gouvernement à prendre les mesures nécessaires pour rebooster l’économie. Quant aux taux d’intérêt, ils sont repartis à la hausse. La finance n’a clairement pas voté pour Jean-Luc Mélenchon. Là aussi, rien de neuf sous le soleil.
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