Amid Faljaoui
Neuralink, la start up d’Elon Musk va tester ses implants cérébraux connectés sur des… humains !
Faisons un rêve ou un cauchemar, c’est selon. La dernière information livrée sur Twitter par Elon Musk est qu’il est en train de recruter des patients pour ses premiers essais humains pour sa start up Neuralink. Il a reçu les autorisations des autorités sanitaires américaines et il a réussi à trouver un hôpital pour faire ses tests qui devraient durer six ans.
Vous connaissez tous Elon Musk, c’est lui qui a fondé Tesla, c’est lui a racheté Twitter (baptisé depuis lors X) et c’est lui qui est parti à la conquête de l’espace avec sa société Space X. Mais ce que l’on sait moins, c’est qu’avec sa start up Neuralink, il veut tester sur des humains des implants cérébraux connectés. Pour le moment, c’est pour « réparer » ces humains qui sont par exemple atteints de quadriplégie, due à la lésion de la moelle épinière. Jusqu’à présent, les équipes scientifiques d’Elon Musk ont pu utiliser des prototypes de la taille d’une petite pièce de monnaie et qui ont été implantés dans le crâne d’animaux.
Le docteur Laurent Alexandre, qui est l’un des spécialistes de l’intelligence artificielle, constate que ces expérimentations ne sont pas initiées uniquement par Elon Musk, d’autres sociétés font exactement la même chose que lui.
L’idée de ces recherches, comme je viens de le dire, est que ces implants technologiques puissent guérir les patients affectés de maladie comme Alzheimer, de dépressions graves et même des lésions de la moelle épinière. Mais vous connaissez aussi les ambitions absolument démesurées d’Elon Musk, il ne veut pas se contenter de « réparer » l’humain, il veut à terme l’augmenter. Pour lui, il l’a dit et répété, l’homme sera dépassé par l’intelligence artificielle et pour ne pas devenir le domestique ou le labrador de cette intelligence artificielle, l’homme n’aura pas d’autre choix que d’augmenter artificiellement ses capacités intellectuelles, via ces fameux implants, développés par sa start up Neuralink.
J’entends déjà d’ici les critiques et je les comprends très bien. Tout cela fait peur, extrêmement peur. Et comme le rappelle le docteur Laurent Alexandre dans son livre « la guerre des intelligences au temps de ChatGPT », il faut trente ans pour produire un ingénieur ou un radiologue en chair et en os, mais quelques heures seulement pour éduquer une IA. En clair, ce que Laurent Alexandre nous dit, c’est que l’école est « un artisanat archaïque tandis que l’éducation des cerveaux de silicium menée par les géants du numérique est la plus puissante des industries ».
Hier soir, des amis me disaient : « Mais tu n’y penses pas, moralement c’est impossible, on va et on doit arrêter ce genre d’initiative ». Oui, sauf que comme le fait remarquer Laurent Alexandre, une large partie des Chinois et 38% des Américains souhaitent augmenter le QI de leurs bébés grâce aux biotechnologies. Question : que deviendraient les bébés européens du futur si on ne les augmente pas, pendant que les Chinois et les Américains fabriqueraient des surdoués à la chaîne ?
Voilà quelques-unes des questions existentielles qui se posent derrière un tweet d’apparence anodine, mais qui émane de l’homme le plus riche et le plus fantasque du monde : lui-même le reconnaît et n’hésite pas à dire que « le futur va être bizarre ».
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