Merci Donald !


Merci Donald Trump d’avoir fait pour l’Europe ce que vingt sommets européens et mille PowerPoints n’ont jamais réussi à faire : lui redonner de la consistance.
À force de vociférer contre l’OTAN, de menacer l’Ukraine et de s’attaquer à la banque centrale américaine, vous avez réveillé un continent qui roupillait. Même le Danemark, pourtant pro-atlantiste, commence à douter. Merci Donald !
Merci Donald d’avoir réussi là où la BCE échouait : faire remonter l’euro. En tapant sur Powell, en flirtant avec la Russie et en agitant le sabre tarifaire, vous avez sapé la confiance dans le dollar. Résultat : les capitaux fuient les États-Unis… pour se loger en Europe. Les fonds européens enregistrent leurs meilleures entrées depuis dix ans. Merci Donald !
Merci Donald d’avoir offert à l’Allemagne un prétexte en or pour abandonner son austérité. Grâce à vous, le nouveau gouvernement a trouvé 500 milliards d’euros pour l’infrastructure et la défense. Même le sacro-saint “frein à l’endettement” a été mis entre parenthèses. Vous avez réussi là où trois crises de l’euro ont échoué à faire changer d’avis les Allemands. Merci Donald !
Merci Donald de donner un sens nouveau au mot “chaos”. Car dans le brouillard que vous créez à chaque tweet, les investisseurs cherchent des refuges. Et là, surprise : ils découvrent que l’Europe, malgré ses lenteurs, peut être un havre de stabilité. Nous n’avons pas besoin d’avoir des oligarques de la tech comme dirait Ursula von der Leyen. Nous avons juste des règles, de la prévisibilité et… des opportunités. Merci Donald !
Merci Donald de nous rappeler, par la menace, l’urgence d’un vrai marché unique. Mario Draghi avait fait les calculs : nos divisions internes reviennent à s’infliger 45 % de droits de douane sur les biens, 110 % sur les services. Votre chaos nous redonne de la clarté : soit on s’intègre, soit on s’efface. Merci Donald !
Merci Donald d’être un négociateur de souk comme on en trouve par centaines à Marrakech. Vous annoncez l’apocalypse pour obtenir une ristourne. Vous dites 1.000 pour qu’on vous accorde 100. Vous criez, vous menacez, puis vous reculez. Votre “art du deal”, c’est surtout l’art du bruit. Mais ce bruit-là, paradoxalement, permet à l’Europe de se remettre en ordre de marche. Merci Donald !
Merci, enfin, de faire tomber les masques. Votre imprévisibilité oblige l’Europe à penser long terme, à parler souveraineté, à se projeter stratégiquement. Vous êtes le plus grand agent de transformation involontaire du Vieux Continent. Vous êtes un moteur… malgré vous.
Alors oui, vraiment : merci Donald Trump. Continuez comme ça.
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