Amid Faljaoui

Los Angeles, nouveau miroir des fragilités américaines

Les scénaristes d’Hollywood ont toujours eu un faible pour les scénarios catastrophes. Des tremblements de terre apocalyptiques d’un film comme San Andreas aux invasions extraterrestres d’un autre film World Invasion, la destruction de Los Angeles ou parfois de San Francisco est un classique du box-office.

Mais cette fois, ce n’est pas du cinéma. Malibu brûle vraiment, les collines s’embrasent, et l’Amérique découvre avec effroi que la fiction n’a jamais été aussi proche de la réalité.

Une catastrophe annoncée mais ignorée

Alors que les feux ravagent des quartiers entiers, le contraste est saisissant : les maisons partent en fumée, mais les arbres voisins restent étrangement intacts. Pourquoi ? Parce que ces incendies ne sont pas qu’une tragédie naturelle, ils sont aussi le résultat d’une gestion catastrophique. Réservoirs d’eau vides, pompes d’urgence absentes, camions de pompiers réaffectés… le scénario n’aurait même pas passé l’étape du script à Hollywood tant il paraît invraisemblable. Mais c’est pourtant la réalité d’un État qui a préféré détourner son attention vers d’autres priorités.

Le prix de l’incompétence

Comment en est-on arrivé là ? Une baisse de 18 millions de dollars du budget de prévention des incendies. Des assurances annulées par milliers, privant les victimes de toute compensation. Une chaîne d’approvisionnement en eau obsolète, incapable de répondre à une urgence. Et des pompes qui auraient pu sauver Malibu… si elles avaient été achetées. Ajoutez à cela des départs de feu simultanés – probablement criminels – et le cocktail est explosif. Résultat : des dégâts estimés entre 100 et 150 milliards de dollars, mais une couverture assurantielle qui ne répondra qu’à une fraction des besoins.

Une économie californienne en péril

Les conséquences vont bien au-delà des maisons brûlées. La Californie, verger des États-Unis, voit ses récoltes menacées, ce qui pourrait faire flamber les prix des denrées alimentaires. L’industrie cinématographique, déjà fragilisée par les grèves récentes, subit un nouveau coup dur avec des stars sans toit et des studios paralysés. Les compagnies d’assurances, étranglées par les indemnisations, risquent de plomber le marché. Et l’État de Californie, incapable de financer les réparations, se prépare à affronter une vague de critiques et de poursuites judiciaires.

Hollywood, symbole d’une Amérique en feu

Que retenir de cette tragédie, si ce n’est que la Californie, premier fournisseur d’images et d’imaginaire pour le monde, devient aussi le miroir des fragilités américaines : infrastructures vieillissantes, priorités politiques discutables et déconnexion entre réalité et anticipation. Cette tragédie dépasse le simple fait divers : elle met en lumière une gestion publique en faillite et une économie en surchauffe. Et à Wall Street, les investisseurs commencent à s’inquiéter.

Les incendies de Californie ne sont pas qu’une tragédie locale : ils pourraient bien être le déclencheur d’une nouvelle tempête économique.

Et Hollywood, cette fois, ne pourra pas imaginer une fin heureuse.

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