Amid Faljaoui

L’été en Bourse : calme avant la tempête ou calme avant le… calme ?

N’importe quel journaliste financier vous le confirmera. Avant l’été, la question que se posent les personnes qui ont un peu ou beaucoup d’argent investi en Bourse est la suivante : est-ce que l’été sera chaud ?

Autrement dit, puis-je partir en vacances l’esprit apaisé ou dois-je m’attendre à de mauvaises surprises comme c’est déjà arrivé par le passé ? Rien que cette question est une bénédiction pour les quotidiens et hebdomadaires économiques sans oublier les lettres d’information spécialisées dans les questions boursières.

A défaut de pouvoir vraiment y répondre, si j’en crois l’excellent commentateur boursier Marc Fiorentino, l’été pourrait être calme.

Pas parce qu’il l’a décidé. Notre cher Marc Fiorentino n’a pas plus de pouvoir que vous et moi sur la Bourse, mais parce qu’il a remarqué que l’indice de nervosité ou de peur de la Bourse, le fameux VIX, est à son plus bas niveau depuis janvier 2020.

Je rappelle à mes lecteurs distraits qu’en janvier 2020, il n’y avait pas de Covid et encore moins de guerre en Ukraine. Pas plus qu’il n’y avait de hausses des taux d’intérêt et d’explosion de l’inflation. Cela veut dire que la Bourse parie sur une accalmie. C’est étonnant, car sauf si je suis mal informé, la guerre en Ukraine continue. Et les taux d’intérêt sont toujours en train de monter.

J’ajouterai même qu’il y a depuis peu des craintes de récession en Europe. Quant aux Etats-Unis, les craintes de faillites bancaires sont encore dans tous les esprits. Justement, par quel Esprit Saint, cet indice de la peur qui mesure la nervosité des Bourses est-il tombé à son niveau d’avant-Covid et d’avant la guerre en Ukraine ? 

La réponse de Marc Fiorentino, partagée par bien d’autres experts est la suivante. Les investisseurs tablent sur le fait que le pic de l’inflation est derrière nous. C’est une première bonne nouvelle. Ensuite, parce que ces mêmes investisseurs parient sur le fait que les taux d’intérêt vont commencer à baisser à partir de 2024. Et, last but not least, ces investisseurs estiment que l’économie ralentit assez pour que l’inflation puisse baisser.

Autrement dit, l’inflation tue l’inflation, mais pas trop que pour détériorer la situation des entreprises. Evidemment, quand je vous raconte cela de manière placide, vous avez deux options : vous dire que Faljaoui a fumé la moquette et que les investisseurs auxquels il fait allusion sont dans l’illusion la plus complète. L’atterrissage sera donc brutal. Autrement dit, vous pensez que c’est le calme avant la tempête.

Ou alors, vous partagez ce raisonnement des investisseurs. Comme l’écrit joliment Marc Fiorentino, « c’est le calme avant le calme ». Pour le moment, cette deuxième hypothèse a le vent en poupe. Il n’y a qu’à regarder comment le fabricant de puces électroniques Nvidia vient de dépasser les 1000 milliards de dollars de valorisation. C’est dingue ! Cette hausse en quelques mois qu’on peut qualifier de verticale est alimentée par quelques faits tangibles. Mais, surtout par un phénomène psychologique qui a ruiné des familles entières depuis des siècles.

Avant on appelait cela l’avidité. Aujourd’hui, ce n’est pas assez chic, on vous dit que c’est du FOMO – Fear Of Missing Out – ou en français, la peur de rater ce nouveau monde qu’est l’intelligence artificielle. Alors, qu’en pensez-vous, calme avant la tempête ou calme avant le calme ?

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