Eugène Fama et Kenneth French, deux grands académiciens en Finance, ont écrit un papier académique très connu en 2010 en se posant la question suivant: les gestionnaires de fonds actifs génèrent-ils vraiment des rendements grâce à leurs compétences, ou ont-ils juste de la chance ?
Voici leur méthodologie en 3 étapes:
- Ils analysent 3.156 fonds actifs américains entre 1984 et 2006, soit plus de 20 ans de données ;
- Ils mesurent la performance de chaque fonds en comparant leur rendement à ce qu’un simple investissement sur le marché aurait donné (ajusté pour les frais et le risque) ;
- Un modèle statistique permet d’estimer si la surperformance est due à la compétence (un “alpha” positif) ou au hasard.
Résultats chiffrés
Voici les trois principaux résultats:
1) Peu de gestionnaires battent le marché
- Parmi les 3.156 fonds étudiés, seuls environ 2% montrent une performance réellement supérieure (un “alpha” positif) après avoir pris en compte les frais et les risques.
- Cela signifie que 98% des fonds actifs n’apportent pas de valeur supplémentaire par rapport au marché. Souvent même, ces mêmes fonds en détruisent.
2) La chance domine
- Beaucoup de fonds actifs montrent des performances élevées sur une période donnée, mais pour la majorité, ces performances sont expliquées par la chance (tout simplement).
- Sur les gestionnaires performants, seule une petite fraction (moins de 0,5%) a un historique de performances qui montre des compétences constantes, statistiquement parlant.
3) Les frais pèsent lourd
- En moyenne, les frais des fonds actifs diminuent de 1,5% à 2% par an le rendement net des investisseurs.
- Cela contribue à rendre les fonds actifs souvent moins performants que les investissements passifs (fonds indiciels et ETF), qui ont des frais beaucoup plus bas (environ 0,1% à 0,3% par an).
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