L’été, c’est le moment que vous attendez pour vous plonger dans un bon roman. Et vous ne voulez surtout pas vous tromper. Il vous faut un page turner qui vous fasse tout lâcher – même votre smartphone – mais pas n’importe lequel. Idéalement, un livre qui vous déporte vers d’autres horizons tout en évoquant celui dans lequel vous vivez. Celui qui vous fait voir le monde d’un œil neuf, ce que les formalistes russes appelaient l’ostranénie, cet art de nous défamiliariser de notre quotidien pour mieux nous le révéler. Mieux encore, passionné d’innovation, vous souhaitez un livre qui vous ouvre au monde tel qu’il se dessine… Bref, vous voulez un mouton à cinq pattes.
Figurez-vous alors que j’ai exactement ce qu’il vous faut : 328 pages denses d’un cocktail de thriller puissant, d’anticipation intelligente avec des personnages bigger than life, mais crédibles, mené au rythme haletant d’une série. Le livre en question vous invite dès l’entame à plonger tête la première dans le terrier de lapin d’Alice au pays des merveilles, prélude à de vertigineuses aventures.
Vous déboucherez, d’abord, sur les glaces polaires en compagnie d’un exceptionnel combattant du climat aux prises avec l’effondrement écologique. De là, vous vous glisserez dans un laboratoire où les algorithmes percent les secrets de l’alimentation et où se tissent des liaisons dangereuses entre influenceurs et géants de l’agroalimentaire, avant de sauter dans une voiture électrique, star d’aujourd’hui, mais peut-être déjà triviale comme une starlette au destin fracassé et jetable.
Puis, au cœur d’une bataille mondiale, vous découvrirez l’énergie comme enjeu d’une lutte géopolitique : une bataille pétrole contre photons, fossiles contre futur où l’affrontement est électrique. Vous défierez la mort avec les intrépides chevaliers de la Big Tech et partirez à la rencontre, un rien angoissante, des “Séphora kids”, des adeptes de la préjuvénation et des skin boosters avant d’être témoin du luxe qui infiltre Hollywood.
Emporté par les ruptures narratives audacieuses et colorées, vous naviguez d’univers en univers – 17 au total – sans décrocher.
Après, vous déambulerez dans une ville régénérée et régénératrice, laboratoire urbain à ciel ouvert qui réinvente le lien entre nature et béton. Vous vous déhancherez au son des middle-class pop stars, icônes hybrides qui brouillent les genres, dictent la mode et produisent des hits politiques. Enfin, vous aurez la tête qui tourne devant le miroir déformant des médias où les influenceurs de l’info injectent du flou, transformant la vérité en un jeu de perceptions instables. Et vous serez saisi de vertige face à l’art qui se prescrit comme une hygiène de l’âme jusqu’au point de rendre dépendant ou une IA trop enjôleuse.
Un peu touffu, me direz-vous ? Pas du tout. Car chemin faisant vous serez guidés par une galerie de personnages fascinants : experts éclairés, activistes enflammés, artistes visionnaires, urbanistes radicaux, artistes férus de sciences ou de tech… Chacun vous embarquera dans son tourbillon, vous questionnera et vous éclairera. Emporté par les ruptures narratives audacieuses et colorées, vous naviguez d’univers en univers – 17 au total – sans décrocher. Les thèmes qui s’entrechoquent et se répondent construiront sous vos yeux un futur tangible, complexe et palpitant : votre nouvel horizon. Plus qu’un roman, c’est le miroir d’un présent qui se déploie à la vitesse du futur. Un mélange aussi improbable qu’enivrant, entre Walter Isaacson, Harari, Giuliano da Empoli et Gillian Flynn. Ou bien un rapport du Giec réécrit réécrit par Michael Lewis avec le souffle de Dune et l’acuité d’un Don DeLillo. D’ailleurs, ce n’est pas un roman. C’est Le Livre des tendances 2025 publié par L’ADN, peut‑être la meilleure fiction de votre été. En tout cas, la plus vraie.
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