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Amid Faljaoui

Le comte de Monte-Cristo est à la Maison Blanche

Aujourd’hui, mercredi 2 avril, Donald Trump proclame son “Liberation Day”. Un bras d’honneur au commerce mondial. Un sabre brandi contre la Chine, l’Europe, le Canada et le reste. Mais c’est surtout un règlement de comptes.

Le Figaro l’a parfaitement résumé : Trump, c’est désormais le Comte de Monte-Cristo de la mondialisation. Blessé, humilié, ressuscité politiquement, il revient pour se venger. Pas seulement des démocrates ou de CNN, mais de tous ceux qu’il accuse d’avoir humilié l’Amérique : les alliés, les marchés, l’OMC, les multinationales.

Alors il frappe. Fort.

Une pluie de droits de douane. Des représailles commerciales à peine déguisées. Une logique de représailles, de réciprocité punitive. Mais une vengeance géopolitique a ceci de cruel : elle suit rarement le plan. L’analyse de Martin Wolf, du Financial Times, est implacable : Si Trump croit frapper la Chine en réalité il la renforce.
L’Europe ? Elle va se prendre la vague des exportations chinoises détournées des États-Unis. Les alliés ? Ils sont traités comme des ennemis, sans distinction. Et la Chine ?
Elle attend. Elle engrange. Elle capitalise.

À chaque mur érigé par Washington, Pékin offre un pont. À chaque crise créée par Trump, la Chine propose la stabilité. Trump joue la brutalité. Pékin joue la constance. Mais il y a plus fondamental encore. Une fracture invisible mais décisive : celle du temps.

Trump gouverne à la minute

Trump gouverne à la minute. Il tweete une menace, signe une sanction ou retourne une alliance. Les États-Unis vivent sous perfusion d’instantanéité. La Chine, elle, pense en cycles longs et ne réagit pas à l’instant. Elle construit dans la durée.

Elle a bien montré des signes de faiblesse, telle une consommation molle, crise immobilière, jeunesse inquiète. Mais elle a aussi montré sa résilience.

Ainsi en janvier, DeepSeek relance la tech chinoise. En février, Jack Ma réapparaît. Et surtout, Xi Jinping convoque les patrons des géants du numérique et de l’industrie : Tencent, Huawei, BYD, Meituan, Alibaba. Avec en sous texte un message silencieux, mais limpide : l’alliance millénaire entre mandarins et marchands est intacte. Et mobilisée.

Pendant que Trump met en scène sa revanche, la Chine met en scène sa continuité.

Pas de drapeau, pas de slogans. Juste une vision. Et une mémoire.

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