Amid Faljaoui

Le café bientôt au prix du caviar ?

En 2024, ce n’est pas seulement l’or ou le Bitcoin qui ont vu leurs valeurs s’envoler. Le café, ce “petit noir” que tant d’entre nous savourent chaque matin, a lui aussi connu une hausse spectaculaire.

Le prix du café arabica a bondi de 40 % à la Bourse de New York, tandis que le café robusta atteint son plus haut niveau depuis 45 ans à la Bourse de Londres.

Pour l’instant, les consommateurs sont relativement épargnés, car ce sont les acteurs de la production et de la distribution qui absorbent ces augmentations. Mais selon certains spécialistes, si rien n’est fait pour adapter les méthodes de production, le café pourrait un jour coûter 100 dollars la tasse. Un scénario qui transforme notre boisson préférée en un produit de luxe, rivalisant avec le caviar.

Le changement climatique, principal coupable

Cette flambée des prix trouve sa principale cause dans le changement climatique, un défi qui menace profondément la filière caféière mondiale. Des pays producteurs comme le Brésil et la Colombie subissent de plein fouet les effets de la sécheresse, accentuée par le phénomène climatique El Niño. Ces perturbations impactent directement les récoltes, réduisant les volumes disponibles sur le marché.

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Par ailleurs, un problème structurel aggrave la situation : les plantations de café ne sont pas régulièrement renouvelées. Les experts recommandent de remplacer les plants tous les 12 à 15 ans pour garantir leur résistance au stress climatique. Pourtant, dans de nombreux pays producteurs, certaines plantations sont exploitées depuis 80 ans, ce qui les rend vulnérables et peu productives.

Des solutions en gestation

Face à cette crise, des initiatives voient le jour pour promouvoir des modèles d’agriculture régénératrice, centrés sur la restauration de la fertilité des sols. Des entreprises comme le groupe Illy s’engagent aux côtés des producteurs pour transformer les pratiques agricoles. Cependant, ces changements nécessitent des investissements massifs.

La mobilisation internationale est en cours, avec le soutien de l’Union européenne, des Nations Unies et de la Banque Mondiale. L’Italie, par exemple, joue un rôle clé en encourageant des projets visant à protéger la filière caféière.

Une opportunité inattendue pour de nouveaux producteurs

Paradoxalement, le réchauffement climatique pourrait aussi ouvrir la voie à de nouveaux acteurs dans la production de café. Des pays au climat autrefois inadapté pourraient se lancer dans la culture du café. Parmi eux, l’Éthiopie, mais aussi des régions comme la Floride, la Californie ou même la Sicile. Cette diversification géographique pourrait offrir un certain répit à l’industrie et élargir la palette des saveurs pour les amateurs de café.

Le café : un allié universel

Au-delà des défis économiques et environnementaux, le café reste une source de réconfort universelle. Comme l’a si bien dit le comédien Jerry Seinfeld, le café du matin est une expérience unique, une bulle de sérénité dans un monde de contrariétés.

« Le café du matin est notre seul allié de la journée. Tout ce qui suit n’est que contrariétés et ennuis. Mais cette tasse de café, elle ne nous trahit jamais. »

Alors, face aux défis à venir, rappelons-nous que chaque tasse est bien plus qu’une simple boisson. Elle incarne un lien entre des millions de producteurs et de consommateurs, un rappel de notre interconnexion avec le monde. Et peut-être, un jour, en repensant à notre existence, nous conclurons que la vie, après tout, n’était qu’un… bon café.

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