Bruno Colmant
La réécriture de la mission de l’État
L’un des défis majeurs de nos sociétés occidentales est la redistribution des richesses, une tâche essentielle qui nécessite d’équilibrer les intérêts privés avec les bénéfices sociaux.
Malgré la prévalence de l’économie de marché, cela ne signifie pas que le rôle du gouvernement doit être minimisé. En fait, l’État devrait s’engager à protéger et à redistribuer les richesses sans devenir pour autant providentiel. Son rôle doit être repensé dans une perspective libérale, garantissant les lois et l’équilibre économique.
Dans ce contexte, il est important d’abord d’accepter que la recherche de la prospérité est un moteur fondamental du progrès. Ensuite, les autorités publiques doivent orienter la répartition de cette prospérité.
Même si le modèle d’économie de marché est fermement établi dans nos sociétés occidentales, sa durabilité dépendra de la capacité de l’État à réécrire son rôle fondamental en matière sociale et redistributive. L’ordre social sera alors au centre des débats politiques, avec pour objectif de gérer le renouvellement de nos modèles sociaux et la mobilité des facteurs de production, à savoir le travail, le capital et la nature.
La solution pour sortir de la crise réside dans la coopération entre les individus et les nations et dans une ambition fervente pour la justice sociale. L’humanité ne survivra qu’à condition d’améliorer le bien-être de tous. Il est impératif de transcender la conscience actuelle pour modeler consciencieusement un avenir meilleur et coopératif pour les générations à venir. Cela nécessite un projet de société, dirigé par l’État, qui favorise la protection sociale solidaire dans un contexte entrepreneurial, en promouvant une économie positive et éthique. Sans cela, le risque d’un bouleversement social menant à l’instauration de régimes autoritaires, exclusifs et fascisants est énorme, menaçant ainsi le modèle social-démocrate de l’Europe.
L’Europe continentale cherchera constamment une troisième voie entre la collectivisation étatique et le cynisme mercantile du capitalisme anglo-saxon. Il est impératif de revitaliser nos démocraties sociales en favorisant des sociétés solidaires. L’histoire reste à écrire, mais aucun progrès pacifique ne peut se faire sans une transformation sociale juste. Il est crucial de retrouver le sens de la citoyenneté, c’est-à-dire de détenir une souveraineté démocratique visant à la solidarité sociale inspirée des équilibres socioéconomiques de l’après-guerre. De plus, aucune décision politique ne devrait être prise sans tenir compte de ses conséquences sur le bien-être collectif des générations futures.
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