Eddy Caekelberghs
La paix, vraiment ?
Pas de paix ni d’harmonie sans justice, évidemment. Or, que voyons-nous ? L’Ukraine est à feu et à sang. Le Congo est en implosion et le régime Tshisekedi au bord de l’effondrement sous les coups de boutoir sournois de “rebelles” du M23 téléguidés par le voisin rwandais.
Trump menace tous azimuts. La Colombie qui ne veut pas voir atterrir sur son sol quatre avions de Colombiens expulsés des USA pour séjour dit “illégal”. Trump menace le Panama parce que la Chine contrôle les deux bouts du fameux canal et qu’il a défini cette dernière comme le nouveau concurrent au leadership mondial. Trump nie l’Union européenne qui est “méchante” et force les contacts bilatéraux. Trump menace la Première ministre danoise lorsqu’elle lui dit que le Groenland n’est pas à vendre. Sans d’ailleurs consulter les principaux intéressés. Trump menace le Canada s’il ne devient pas le 51e État américain. La menace n’est pas (encore ?) militaire, mais économique via les taxes aux frontières. Qui ne lui obéit pas sera étranglé. Trump veut “nettoyer” Gaza. Et imposer aux Palestiniens qui y vivent un déménagement (de plus ou moins longue durée) en Egypte et en Jordanie. Allez hop, faites place nette. Trump adopte la rhétorique fasciste et accuse les migrants d’ “empoisonner” le sang du pays.
Partout des maux de guerre. En Russie, Poutine prévoit des investissements inédits dans la région de Orel, siège des écoles et quartiers militaires des forces fédérales de sécurité et du renseignement. À 370 km de Moscou, une sorte de grande banlieue. Plus de 2,5 milliards de roubles seront consacrés à sa défense, dont 2,4 milliards en 2027. Soit près de 25 millions d’euros. Et pourquoi en 2027 ? Serait-ce un nouveau jalon dans les ambitions belliqueuses du Kremlin ?
On ne peut plus juste se demander si ces “bêtes immondes” ont survécu. Nous nous devons de tout faire pour empêcher que l’histoire se répète.
Et pendant ce temps, chez nous, le trumpisme populiste et démagogue gagne ses lettres politiques. On y banalise même l’extrême droite, seule vraie invitée d’ailleurs aux cérémonies d’inauguration de mandat de Trump. Avec une Georgia Meloni, unique chef de gouvernement européen à avoir été conviée. Grande amie de cœur et d’esprit d’Elon Musk, le financier de l’extrême droite allemande. Une Allemagne affaiblie et en campagne législative anticipée d’ici au 23 février. Allemagne et France embourbées, moteur européen en panne. C’est à la Pologne – qui a pris la présidence tournante de l’UE le 1er janvier – de donner l’impulsion. Face à une présidence permanente évanescente. Ce n’est pas la première fois que le sort du Vieux Continent se joue en Europe centrale et orientale, mais c’est la première fois que celles-ci peuvent avoir autant de poids direct sur son devenir…
Les chefs d’État se sont retrouvés à Auschwitz, comme si de rien n’était, 80 ans après la découverte de l’horreur par les troupes russes. Avec un antisémitisme résurgent et galopant. Or, dans les colonnes du quotidien flamand De Morgen, l’historien Rolf Falter redoute la conjonction de la primitivité et de l’efficience : “Auschwitz l’enseigne : à partir du moment où l’on fait le choix de la violence et de la guerre, on laisse libre cours aux instincts les plus primitifs en nous. Leurs effets sont démultipliés par toute la technologie et toutes les connaissances de la civilisation moderne. Elles aboutissent aux meurtres et exterminations dans des dimensions impensables. Auschwitz n’aurait pas été concevable en dehors du contexte d’un niveau de développement avancé. C’est un constat effarant, à tous égards.” On ne peut plus juste se demander si ces “bêtes immondes” ont survécu. Nous nous devons de tout faire pour empêcher que l’histoire se répète.
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