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Disney ou quand l’idéologie woke détruit 50% de votre valorisation boursière

Lire la chronique d' Amid Faljaoui Amid Faljaoui, directeur des magazines francophones de Roularta.

A force de vouloir épouser les désirs des différentes minorités, Disney a oublié qu’il devait aussi plaire au plus grand nombre. La note ne s’est pas fait attendre. Depuis le pic de 2021, le groupe a perdu la moitié de sa valeur.

La fin d’année rime souvent avec la sortie de nouveaux films de Walt Disney. L’année 2023 ne fera pas exception à cette habitude. A ceci près que le public n’est plus au rendez-vous. Pour preuve, les recettes des derniers films de Disney, The Marvels et Wish sont nettement inférieures aux attentes. Le patron de Disney s’est donc excusé devant les investisseurs. Bob Iger, le PDG de Disney, explique que «Les créateurs ont perdu de vue ce que devait être leur objectif n°1. Nous devons d’abord divertir. Il ne s’agit pas d’envoyer des messages». Il a compris que lui et ses scénaristes devaient faire moins de politique et raconter de plus belles histoires. Un mea culpa public qui risque de faire date. D’autant plus que c’est l’actuel PDG de Disney qui est à l’origine de cette orientation jugée wokiste par ses détracteurs, notamment dans le camp des Républicains.

Bob Iger.

Les exemples de cette mouvance idéologique en vogue auprès des milieux créatifs hollywoodiens ne manquent pas. Ainsi les parents qui enclenchent un dessin animé qui a bercé leur jeunesse se retrouvent avec divers avertissements. Pour un dessin animé aussi classique que Dumbo on prévient qu’il peut véhiculer des préjugés racistes à l’encontre des Afro-Américains. Dans les Aristochats, on stipule aux spectateurs que les chats siamois peuvent aussi engendrer des préjugés à l’égard de la communauté asiatique. Plus récemment encore, deux journalistes d’un quotidien californien s’en sont pris au scénario initial de Blanche Neige. La raison ? A travers ce dessin animé connu de plusieurs générations, Disney se serait rendu coupable, écrivent-ils, de favoriser la culture du viol. Dans la scène finale, le Prince réveille et redonne vie à Blanche Neige à l’aide d’un baiser non consenti puisqu’elle est endormie. Ne souriez pas. Car, dans sa version de 2025, cette dernière scène aura disparu. Exit aussi les 7 nains, qui, pour ne pas stigmatiser les personnes de petite taille, seront remplacés par des créatures magiques.

Tous ces exemples montrent que la culture “woke” a fortement déteint sur les auteurs et réalisateurs de Disney. Au point que les scénarios, y compris les plus fabuleux, étaient refusés s’ils ne respectaient pas cette volonté de diversité et d’inclusion. Et pourquoi pas, après tout. Sauf qu’à force d’épouser les désirs des différentes minorités, Disney a oublié qu’il devait aussi plaire à un plus large public. Et comme le rappelait un spécialiste des médias auprès de mes confrères du Figaro, « le divertissement par définition repose sur une politique de l’offre, mais en devenant le porte-parole d’une addition de communautés, Disney a répondu aux demandes de certaines minorités, alors que ses films et ses séries sont censés plaire au plus grand nombre ».

Les résultats de l’intrusion de cette idéologie sont aujourd’hui palpables. En 2019, Disney était l’une des 4 entreprises les plus aimées des Américains. Aujourd’hui, elle fait partie des 100 les plus détestées. Quant aux actionnaires, ils font grise mine. Depuis le pic de 2021, le groupe Disney a perdu la moitié de sa valeur. Il est passé de 340 à 170 milliards de dollars en deux ans à peine. Dans l’économie de l’attention dans laquelle nous sommes, ça s’appelle un crash !  

Les déboires de Disney ne sont pourtant qu’un remake de ce qui est arrivé à Netflix. Et pour exactement les mêmes raisons. La direction de Netflix a compris via ses algorithmes qu’une partie de ses abonnés quittait le navire en raison de cette culture du wokisme à laquelle beaucoup n’adhèrent pas.

Après ces moments d’égarements, l’industrie du divertissement fait donc son come-back vers les fondamentaux, selon le patron de Disney.  La créativité et la qualité de l’histoire devront désormais supplanter l’idéologie. Afin de retrouver la magie de notre enfance. Et redonner des couleurs à son cours de Bourse.

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