Amid Faljaoui

Bruxelles sous la coupe du narcobusiness: l’Arizona veut frapper au portefeuille

Encore une fusillade à Bruxelles. Mercredi matin, devant la station Clemenceau à Anderlecht, deux hommes ont ouvert le feu à l’arme de guerre, avant de disparaître dans les couloirs du métro. Pas de blessés cette fois, mais une pagaille monstre dans les transports, et surtout un message clair : les gangs règlent leurs comptes en pleine rue, sans la moindre crainte.

Et derrière ces balles, il y a une réalité simple : le marché de la drogue est un business comme un autre. Mieux organisé qu’une startup, plus rentable que bien des multinationales, il brasse des millions… et transforme certains quartiers en véritables zones de non-droit.

Drogue: une économie souterraine en plein boom

Aujourd’hui, Bruxelles est devenue une plaque tournante du trafic de coke. Pourquoi ? Parce que l’or blanc arrive en masse par le port d’Anvers, où des tonnes de poudre débarquent chaque année, cachées dans des conteneurs.

Ensuite, tout se joue sur le terrain : des bandes s’affrontent pour contrôler les points de deal, des lieux stratégiques où la coke, le cannabis et les pilules s’écoulent à la vitesse de la lumière.

Et attention, on ne parle pas de petites sommes. Un seul point de vente peut générer plusieurs millions d’euros par mois. Cet argent doit être blanchi, réinvesti, réinjecté dans l’économie légale. Commerces, immobilier, restaurants… Les narcos diversifient leurs placements. C’est d’ailleurs pour cela que l’Arizona veut lancer une chasse aux blanchisseurs, avec un service d’enquêtes fiscales et financières capable de remonter les circuits de l’argent sale. L’objectif ? Couper le robinet financier des cartels, au lieu de se contenter d’arrêter les petites mains.

La grande offensive de l’Arizona

Mais l’argent n’est pas la seule cible. Le gouvernement annonce aussi un durcissement des peines pour les chefs de réseaux, une déchéance de nationalité pour les binationaux impliqués dans le crime organisé, et surtout, une fusion des six zones de police bruxelloises. Une réforme qui divise : mieux coordonner les forces, d’accord, mais certains craignent un monstre bureaucratique ingérable.

À côté de cela, un “plan canal” va renforcer la police et la justice. Dès avril, le parquet fédéral sera au complet, avec des effectifs dédiés à la traque des gangs. Le mot d’ordre : finie la réaction, place à l’anticipation.

89 fusillades en 2024: Bruxelles sous tension

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 89 fusillades à Bruxelles en 2024, contre 43 l’année précédente. La ville est en train de basculer, et un policier l’avoue : “En quelques heures, n’importe qui peut se procurer une arme à feu ici.”

Alors, l’Arizona a-t-il une chance de reprendre la main ? Si la traque des flux financiers et le renforcement des forces de l’ordre fonctionnent, il y a une vraie opportunité de renverser la vapeur. Sinon, on risque de voir Bruxelles suivre la trajectoire de Marseille, où la violence, liée au narcobusiness, est devenue un problème hors de contrôle.

L’État peut-il réellement rivaliser avec une économie parallèle qui brasse des milliards ? C’est tout l’enjeu. Une chose est sûre : tant que la drogue rapportera autant, il y aura toujours des hommes prêts à tout pour s’en emparer. Et pour l’instant, ce sont eux qui mènent le jeu.

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