Amid Faljaoui

Bon anniversaire ChatGPT : un an déjà !

Bon anniversaire à OpenAI ! Cela fait, en effet, un an exactement que le monde entier a découvert le nom de la maison-mère de ChatGPT. OpenAI, qui était surtout connue des universitaires et des scientifiques, a fait une entrée fracassante avec ChatGPT, et toute sa puissance qui se retrouve dans nos mains ou dans nos poches.

On a en beaucoup parlé la semaine dernière avec Sam Altman, le créateur de ChatGPT, qui avait été viré le 17 novembre de son poste et puis réintégré le 21 novembre. Non seulement Sam Altman a repris son poste, mais il a viré son conseil d’administration. C’est la bataille de pouvoir la plus médiatisée, et en même temps la plus courte, de l’histoire de la Silicon Valley.

Mais ne croyez pas que cette bataille s’est faite uniquement entre le principal gourou de l’intelligence artificielle et son conseil d’administration. Ce n’est, sans doute, que d’ici quelques mois ou quelques années qu’on saura si la date du 21 novembre est à maudire ou pas. En effet, le 21 novembre 2023, date à laquelle Sam Altman, le patron de ChatGPT, a réintégré son poste, est peut-être aussi la date à partir de laquelle les machines (autrement dit, l’intelligence artificielle) a gagné contre les humains (contre nous tous autrement dit).

Ce que je veux dire par là, c’est que le conseil d’administration d’OpenAI, qui était peuplé de scientifiques et qui a poussé dehors Sam Altman estimait – à tort ou à raison – que la société allait trop vite et que certaines avancées en matière d’intelligence artificielle risquent de mettre en danger notre humanité. La bataille de pouvoir de la semaine dernière pour dégommer puis réintégrer le patron de ChatGPT n’était donc pas seulement une bataille de pouvoir, c’était d’abord et avant tout une bataille entre les techno-optimistes et les techno-pessimistes.

Les techno-pessimistes sont surtout dans le camp des scientifiques purs, ces derniers estiment que le développement de l’intelligence artificielle doit être réglementé, voire même freiné, en raison de son extrême dangerosité pour l’être humain. D’ailleurs des célébrités comme Bill Gates, Elon Musk et Stephen Hawking ont toujours prôné une IA bénéfique pour l’ensemble de l’humanité, mais à condition qu’elle soit très bien contrôlée. Elon Musk a même averti qu’en ne régulant pas cette IA, cela revenait à invoquer le nom du démon.

Mais la bataille perdue par le conseil d’administration d’OpenAI montre que ce sont les techno-optimistes qui ont gagné cette bataille. Et ces techno-optimistes sont soutenus par le monde de l’entreprise. Normal, si vous montrez à un dirigeant d’entreprise que l’IA peut réaliser une étude de marché en 15 minutes alors qu’auparavant il fallait un mois ou qu’un appel d’offres peut être décortiqué en une heure ou deux au lieu de deux semaines, il n’y pas photo.

Entre les menaces futures et hypothétiques et les gains immédiats et certains, le court terme l’emporte toujours sur le long terme. Mais de toute façon, la bataille d’une IA totalement régulée est inimaginable, car les États ont bien compris les enjeux. Si les Américains freinent pour des raisons morales, c’est la Chine qui prendra aussitôt le relais et sans nos états d’âme. Autrement dit, la morale ne fait pas bon ménage avec le business et les intérêts des États.

Reste à savoir si cette course à l’IA est une course qui apportera des solutions pour notre humanité ou une course vers l’abîme. Plus que jamais, j’ai envie de vous demander : et vous, vous en pensez quoi ?

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