Amid Faljaoui
Bitcoin en folie et arnaques sentimentales
L’excitation spéculative est de retour sur les marchés financiers, comme en témoigne la dernière édition du magazine The Economist, dont la couverture interroge : “Jusqu’où les actions peuvent-elles grimper?”
Cette question cruciale est débattue au sein de la publication, réputée être la référence dans le monde des affaires. Malgré une conjoncture complexe avec des taux d’intérêt en hausse, une guerre commerciale persistante entre les États-Unis et la Chine, des tensions géopolitiques et des soubresauts économiques, la Bourse continue de progresser. Cependant, la réponse à cette énigme nécessite plusieurs pages d’analyse complexe dans The Economist.
Une surprise encore plus étonnante réside dans le fait que le Bitcoin, la cryptomonnaie phare, flirte actuellement avec la barre des 70 000 dollars, malgré les scandales qui ont ébranlé le monde du Bitcoin et des autres cryptomonnaies en 2022 et 2023. Les raisons de cette ascension sont multiples, notamment l’autorisation accordée à de grandes institutions financières de distribuer des fonds d’investissement reproduisant le cours des cryptomonnaies. Cette décision a entraîné des milliards de dollars sur le marché des cryptomonnaies, et les investisseurs américains ont suivi le mouvement.
Les banques centrales voient cependant d’un mauvais œil cet engouement pour le Bitcoin. Deux économistes de la Banque centrale européenne ont récemment rappelé les inconvénients de ces fausses monnaies, soulignant qu’elles ne servent pas réellement à effectuer des paiements, et qu’elles sont même nuisibles pour l’environnement. En effet, chaque transaction en Bitcoin consomme en moyenne 16 000 litres d’eau. De plus, le Bitcoin est souvent associé à des activités criminelles, une accusation que rejettent les partisans de la cryptomonnaie. Aux États-Unis, cependant, le Bitcoin est utilisé pour arnaquer des personnes amoureuses ou à la recherche de l’âme sœur.
Les escroqueries sentimentales sont en augmentation, les fraudeurs ciblant leurs victimes via les réseaux sociaux. Ils falsifient des photos, analysent le contenu des posts, et grâce à l’intelligence artificielle, rédigent des messages personnalisés dans toutes les langues pour susciter des émotions. Certains fraudeurs vont même jusqu’à créer de fausses vidéos grâce à l’IA. L’objectif final est de proposer des investissements lucratifs, soi-disant partagés avec le nouvel amour de la victime. Ils incitent ensuite à télécharger une application de trading de cryptomonnaies, pour finalement s’évanouir dans la nature avec une partie des économies de la victime. Ces escrocs semblent avoir bien assimilé l’adage : flatter la vache avant de la traire.
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