Amid Faljaoui

A Séoul, Trump et Xi se sont affrontés sous… terre !

Trump et Xi Jinping se sont revus à Séoul. Sur le papier, c’était une rencontre pour apaiser les tensions commerciales entre les deux plus grandes puissances de la planète. Mais dans les faits, c’était un bras de fer beaucoup plus profond qui s’est déroulé sous nos yeux. Pas une guerre de mots… mais une guerre de matière.

Parce que ce que Xi Jinping sait depuis vingt ans, Trump l’a compris tardivement : l’intelligence artificielle ne vit pas dans le cloud. Elle vit dans la roche. Oui, oui, la roche.

Pendant que l’Amérique rêvait de start-up, la Chine creusait des mines. Pendant que la Silicon Valley parlait de code et d’algorithmes, Pékin parlait de cuivre, de lithium et de néodyme. Résultat : aujourd’hui, la Chine contrôle plus de 90 % du raffinage mondial des métaux rares. Et sans ces métaux, rien ne marche.

Pas de batteries, pas de semi-conducteurs, pas d’éoliennes, pas d’intelligence artificielle. Ces minerais, c’est le carburant du XXIᵉ siècle. Et la Chine a, patiemment, verrouillé toute la chaîne : extraction, transformation, logistique. Et les États-Unis s’en rendent compte trop tard.

C’est un peu comme si la Silicon Valley avait construit ses rêves numériques, mais… sur des fondations chinoises.

Aujourd’hui, les conseillers de Trump parlent d’un “retour à la matérialité”. Autrement dit : sans matière, pas de puissance. D’ailleurs, l’Amérique veut rouvrir des mines, reconstruire des raffineries, relocaliser la production.

Mais il faudra des années pour combler le retard. Pendant ce temps, Pékin continue de livrer, d’interrompre, puis de relivrer ses métaux rares selon ses intérêts. Ces métaux rares sont une arme invisible, pour le grand public, mais redoutable.

Ce retour du réel, de la matière première, c’est plus qu’un virage géopolitique. C’est un rappel pour toutes les économies occidentales. Depuis trente ans, on a glorifié le virtuel, le marketing, les idées, la data. Mais on a oublié la base physique du business : l’énergie, les matières premières, la production.

Et c’est là que la leçon devient universelle. Une entreprise, une nation, un entrepreneur… tout repose sur ce qu’on tient entre ses mains. La solidité d’un modèle ne se mesure pas au nombre de followers, mais à la maîtrise de sa chaîne d’approvisionnement. La solidité d’un modèle économique ne se mesure pas à la beauté d’un pitch, mais à la robustesse d’une production.

La Chine a compris que la puissance se construit d’abord dans la matière première. Et c’est ça, au fond, c’était le vrai sujet de ce face-à-face et dont on a très peu parlé dans les médias. La bataille ne se joue pas sur les écrans, mais sous terre.

Entre ceux qui possèdent les ressources, et ceux qui en dépendent. Alors oui, on peut rêver d’un monde numérique, propre et intelligent. Mais pour qu’il fonctionne, il faudra toujours du cuivre, du lithium, du cobalt, du fer.

La technologie change, la géologie, elle, ne bouge pas. Et c’est peut-être la grande leçon de ce siècle : dans un monde saturé de virtuel, la vraie rareté, ce n’est plus l’idée… c’est le concret, la matière première.

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