Ivan Vandermeersch
Réforme de l’État: mettre la Belgique en phase avec la société d’information moderne
Ce week-end, Bart De Wever et Georges-Louis Bouchez ont exprimé des visions contrastées sur la réforme de l’État en Belgique. Bart De Wever, président de la N-VA, plaide pour une réforme axée sur l’autonomie accrue des Régions, inscrite dans une perspective confédéraliste. Georges-Louis Bouchez, président du MR, insiste quant à lui sur une réforme institutionnelle qui préserve l’unité nationale tout en améliorant l’efficacité de l’État.
À mes yeux, l’enjeu primordial est de moderniser l’État belge afin de le mettre en phase avec les réalités de la société d’information moderne. Une réforme basée sur le progrès technologique et l’innovation est essentielle pour garantir un fonctionnement efficace de nos institutions, tout en préservant les principes fondamentaux de transparence, d’inclusion et de responsabilité démocratique.
Le progrès technologique comme base de la réforme de l’État
Les structures complexes et les pouvoirs fragmentés qui caractérisent la Belgique sont devenus des obstacles dans un monde globalisé en mutation rapide. Une réforme efficace de l’État doit se baser sur les avancées technologiques et leur impact transformateur.
En plaçant les avancées technologiques au cœur des préoccupations, il devient possible de simplifier les procédures administratives, d’accélérer l’élaboration des politiques et d’encourager une participation démocratique plus active. Ces outils numériques permettent également de rendre les services publics plus accessibles, mais aussi de mieux connecter les citoyens aux processus décisionnels.
Les innovations technologiques, telles que l’intelligence artificielle, offrent une opportunité unique pour moderniser nos institutions. La technologie ne doit jamais remplacer les valeurs humaines, mais les renforcer. Cela implique l’élaboration de réglementations qui encouragent la liberté tout en respectant des principes fondamentaux tels que la vie privée et la justice.
Dans la Belgique, avec des structures de gouvernance complexes et fragmentées, la technologie et de l’innovation sont indispensables pour garantir un fonctionnement harmonieux et efficace dans un monde qui évolue à une vitesse vertigineuse
Le rôle du Chief Technology Officer
Un élément clé de cette transition est la nomination d’un Chief Technology Officer (CTO) au sein du gouvernement. Le CTO doit centraliser les initiatives numériques, superviser l’intégration des outils technologiques dans l’administration publique, et assurer une gouvernance éthique et transparente des données.
Le CTO joue également un rôle crucial en tant que point de ralliement entre les autorités et le monde des entreprises, facilitant une collaboration étroite pour développer des solutions innovantes. Par ailleurs, il sera chargé de promouvoir les technologies belges à l’étranger, renforçant ainsi la position internationale de la Belgique dans le domaine numérique.
Le CTO agirait comme un stratège numérique, veillant à ce que les avancées technologiques servent l’intérêt général. Il devra également garantir la formation continue des agents publics pour leur permettre de maîtriser les outils numériques et adapter leurs pratiques aux besoins contemporains.
Inclusion et participation citoyenne
La réforme de l’État doit donner de l’importance de la participation citoyenne avec des outils numériques qui simplifient et raccourcissent les procédures administratives, permettant leur utilisation régulière. Cette démocratisation de l’accès et de l’utilisation des outils numériques offre aux citoyens un rôle plus actif dans les décisions publiques reflétant une vision inclusive où les différences sont célébrées et où chaque individu a une voix.
Liberté et responsabilité: une société moderne et inclusive
Une société moderne exige un équilibre entre liberté et responsabilité. Elle doit inscrire dans ses fondements le droit d’accès à Internet pour chaque citoyen. Cet accès garanti dans la Constitution reconnaîtrait l’importance de l’information et des outils numériques dans l’exercice des droits civiques, la formation et l’inclusion sociale.
En assurant cet accès, l’État permettrait à tous les citoyens de participer pleinement à la vie démocratique, d’accéder aux services publics et de contribuer à une économie numérique florissante. Ce principe garantirait également que personne ne soit exclu des opportunités offertes par les avancées technologiques, renforçant ainsi la justice sociale et l’équité.
Ce n’est qu’en adoptant une réforme basée sur la technologie et l’innovation que la Belgique pourra surmonter ses défis institutionnels. En valorisant la diversité, en simplifiant ses structures et en modernisant ses institutions, le pays pourra s’adapter aux exigences d’un monde en constante évolution.
Cette transformation est également un moyen efficace de combler le fossé qui existe entre les autorités et le citoyen, en rendant les processus décisionnels plus transparents et accessibles.
Conclusion
Une réforme de l’État qui place le progrès technologique au cœur de ses priorités est la clé pour rendre la Belgique efficace, inclusive et tournée vers l’avenir. Cette transformation nécessite une vision audacieuse, libérée des conservatismes et des divisions communautaires, et axée sur la transparence, l’innovation et la participation citoyenne. En embrassant ces principes, la Belgique pourra non seulement répondre aux besoins de ses citoyens, mais également se positionner comme un leader dans la société de l’information moderne.
Ivan Vandermeersch, Secrétaire-général honoraire BAM (Belgian Association of Marketing).
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