Carte blanche

Nécessité urgente d’une facture maximale et d’un rapport annuel pour faire face aux factures scolaires impayées

La nouvelle année scolaire est là et à peine commencée, comme toujours, elle s’accompagne de nouvelles dépenses pour les familles. Pour certaines, il peut s’agir d’une dépense supplémentaire ici et là, mais pour d’innombrables familles en situation de pauvreté, c’est une période qui suscite de nombreuses inquiétudes. Les problèmes croissants de factures scolaires impayées pour les enfants de familles en difficulté doivent être pris au sérieux et nécessitent une action urgente.

À la Fondation Pelicano, qui lutte contre la pauvreté des enfants, nous avons tiré la sonnette d’alarme il y a déjà un certain temps en raison du nombre alarmant de factures scolaires impayées. Ce problème n’est pas nouveau et semble s’aggraver. Les dossiers de demande de nos partenaires sociaux (CPAS, écoles…) montrent que les parents sont de moins en moins en mesure de payer les factures scolaires. Selon une étude de Community Education GO !, 13 % des parents rencontrent des difficultés à financer les factures scolaires, a-t-on pu lire récemment dans la presse. Une enquête menée par le VCOV montre que 33 % des personnes interrogées sont préoccupées par les factures scolaires pour l’année à venir. Cette situation nous inquiète beaucoup, surtout dans la société actuelle où l’éducation devrait être accessible comme un droit fondamental pour tous. Mais on ne peut s’attaquer à un problème que si on peut l’identifier, ce qui n’est pas encore suffisamment le cas aujourd’hui. Ce serait un pas dans la bonne direction si le gouvernement s’impliquait activement dans la collecte et le partage de données annuelles sur les factures impayées. De cette manière, nous pourrons mieux comprendre l’ampleur du problème et développer des solutions ciblées.

La fixation d’une facture maximale dans toutes les écoles secondaires, comme c’est déjà le cas dans les écoles primaires, serait également très utile. Il est injuste que les parents d’enfants scolarisés dans le secondaire n’aient actuellement aucune protection contre les coûts élevés. L’introduction d’une facture maximale allégerait considérablement la charge financière des familles et garantirait que tous les enfants et les jeunes, quelle que soit leur situation, aient les mêmes chances d’accéder à l’éducation. Dans les écoles secondaires qui fonctionnent déjà avec une facture maximale, nous constatons qu’il y a remarquablement moins de factures impayées.

De plus, les factures scolaires impayées ne sont pas la seule préoccupation des familles vulnérables en début d’année scolaire. En effet, la rentrée scolaire est aussi souvent synonyme de reprise des loisirs des enfants. En plus des dépenses scolaires, les familles doivent alors prendre en compte le coût des activités extrascolaires, telles qu’un club sportif, une maison de jeunes ou une école d’art. Cela représente une charge insupportable pour les parents en difficulté, qui non seulement affecte leurs finances, mais également le bien-être de leurs enfants. Outre les contacts sociaux essentiels, chaque enfant mérite de développer et d’apprécier ses hobbies, sans que des préoccupations financières ne l’en empêchent.

Depuis longtemps, nous insistons sur la nécessité d’une coopération plus étroite entre les gouvernements, les écoles et les organismes de soutien, tels que les CPAS et les CLB. L’aide est nécessaire tout au long de l’année, mais elle redevient douloureusement évidente au début de la nouvelle année scolaire. La coopération est la clé pour apporter le soutien nécessaire de la manière la plus efficace possible. En effet, le nombre d’enfants vivant dans la pauvreté en Belgique reste alarmant. Avec la Fondation Pelicano, nous avons déjà pu aider plus de 3000 enfants depuis notre création, mais il y en a encore beaucoup qui sont actuellement abandonnés à leur sort. Il faut absolument que cela change, le plus rapidement possible. Les enfants ne doivent pas être victimes de factures scolaires impayées. Il est du devoir du gouvernement, des écoles et, par extension, de la société tout entière de travailler ensemble pour trouver des solutions qui garantissent à chaque enfant l’accès à une éducation de qualité, quelle que soit la situation financière de ses parents. À cette fin, Pelicano tend la main pour trouver des solutions ensemble. Il est temps de s’attaquer sérieusement à ce problème urgent et de veiller à ce que chaque enfant ait la possibilité de réaliser son plein potentiel.

Christiaan Hoorne, directeur général de la Fondation Pelicano

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