Finissons-en avec les négociations salariales
Les négociations salariales sont-elles toujours d’actualité ? Dans un marché du travail orienté vers les candidats, les entreprises n’ont qu’une seule chance de faire bonne première impression lors d’un entretien d’embauche en ce qui concerne leur politique salariale.
Par Bart Goossens, Directeur régional chez le spécialiste du recrutement Robert Half.
De plus, de nouvelles réglementations sur la transparence des salaires entreront bientôt en vigueur pour les grandes entreprises. C’est pourquoi, nous appelons les entreprises à aller plus loin. Soyez claires lors des entretiens d’embauche, en proposant directement votre meilleure offre salariale.
Il n’y a pas si longtemps encore, la situation était différente : pour chaque poste vacant, les employeurs pouvaient choisir parmi un nombre plus que suffisant de candidats (qualifiés). Les deux parties le savaient et étaient bien conscientes que cela jouait un rôle important au moment d’aborder le sujet le plus délicat : la rémunération. La marge de négociation des candidats était alors plutôt limitée. Les dés étaient déjà lancés : l’entreprise faisait une proposition et le candidat y répondait.
Aujourd’hui, la dynamique du marché du travail s’est inversée. Les candidats qui possèdent les compétences requises peuvent souvent choisir parmi plusieurs postes vacants, et les deux parties en sont parfaitement conscientes. Le jeu est toujours le même, mais les règles ont légèrement changé. Dans le marché du travail actuel, il est donc plus important que jamais pour les entreprises de faire une bonne première impression en tant qu’employeurs potentiels. Une proposition salariale correcte et compétitive est cruciale à cet égard.
Ne nous faisons pas d’illusions : le salaire reste, de loin, le facteur le plus important dans un processus de recrutement. Une enquête récente révèle que six candidats sur dix se retirent parce qu’ils jugent l’offre financière insuffisante. Si cela se produit avant que l’entreprise ne fasse sa meilleure proposition, la déception ne sera que plus amère.
Montrez donc clairement votre envie de recruter le candidat en lui présentant directement votre meilleure offre. Ne perdez pas de temps avec un processus de négociation (trop) long sur le salaire. Faites directement une proposition qui reflète clairement la position des deux parties. Si vous savez qu’un candidat possède les compétences requises pour le poste et que vous connaissez le budget alloué à cette fonction, pourquoi ne pas faire immédiatement votre meilleure offre ?
En outre, jouez cartes sur table : soyez transparent sur le contenu de la proposition y compris le salaire, les bonus, les avantages et les possibilités d’évolution. Cette clarté donnera au candidat le sentiment de valorisation. C’est aussi une question de respect. La plupart des candidats se sont informés au préalable sur l’entreprise, ont calculé à l’aide de divers outils ce qu’ils pourraient gagner et s’attendent à progresser sur le plan financier s’ils changent d’emploi. Ne faites pas semblant de l’ignorer.
Autre avantage : en traitant la discussion salariale rapidement et efficacement, vous disposerez de plus de temps pour parler du contenu de la fonction et des attentes mutuelles, mais aussi d’approfondir les questions de l’une des parties. Cela permet au candidat — sélectionné — de commencer avec toutes les cartes en main.
Certaines entreprises estiment peut-être que les négociations salariales font partie du jeu. En effet, cela en dit long sur l’assurance et le jugement du candidat. En même temps, elles voient d’un mauvais œil lorsque les candidats comparent les offres, cherchent de meilleures contre-propositions et laissent l’entreprise (trop) longtemps dans l’incertitude. Au final, personne ne semble vraiment profiter d’un processus aussi chronophage. Alors, pourquoi hésiter si l’entreprise et le candidat sont tous les deux séduits ? Car après tout, c’est bien ça l’objectif au bout du compte !
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