Carte blanche

Facturation électronique: à quand du concret pour les PME?

Alors que la facturation électronique tend à se généraliser en Europe, 52 % des PME belges n’utilisent pas de programme de facturation. Pire encore, 15 % établissent encore des factures papier. La date butoir relative à la facturation électronique n’est pas claire en Belgique. Pourtant, les PME ont besoin de s’y préparer pour ne pas être prises au dépourvu.

Ces chiffres* interpellent, surtout à l’heure où les pouvoirs publics européens mettent en place des systèmes pour imposer la facturation électronique, notamment via le réseau Peppol (Pan-European Public Procurement On-Line). Ce réseau ouvert, cofinancé par la Commission européenne et 18 agences gouvernementales, permet l’envoi et la réception sécurisés de factures entre le secteur public, les fournisseurs et les organisations privées. L’objectif sous-jacent de cette simplification administrative ? Lutter contre la fraude et augmenter les recettes fiscales.

L’anticipation est clé

En Europe, l’Italie et l’Espagne font figure de pionniers en matière de facturation électronique. En Belgique, les premières informations disponibles évoquaient 2024 pour les factures B2G (business-to-government) et plus tard pour les factures B2B. La généralisation de la facturation électronique est en effet un volet de la réforme fiscale qui fait l’unanimité. L’horizon 2024 ne sera toutefois pas respecté et nombre de PME et d’indépendants n’en ont même jamais entendu parler.

Il est pourtant primordial pour eux d’anticiper pour ne pas être pris de cours. Prenons le cas du serrurier du coin appelé d’urgence à la maison communale. S’il veut être payé, il devra lui aussi utiliser un programme de facturation électronique pour ensuite transmettre sa facture à l’administration via une plateforme imposée.

Nombreux avantages pour les PME

Dans un contexte plus large, de trop nombreuses PME perçoivent encore la comptabilité comme une charge. 39 % estiment que c’est un centre de coûts, 38 % une source de stress et 25 % du chinois. Près d’une entreprise sur six pense même que la comptabilité est inutile. C’est consternant, car elle devrait être vue comme un outil de contrôle et d’analyse.  

En utilisant un programme de facturation, les PME sont prêtes à répondre aux obligations légales qui leur seront bientôt imposées, mais ce n’est pas le seul avantage pour elles. La facturation électronique leur permet de disposer de chiffres en temps réel pour avoir une vision claire sur leur santé financière et être davantage en mesure de faire des analyses plus poussées. La baisse du risque d’erreurs dues au double encodage, le gain de temps et la réduction des coûts sont d’autres atouts évidents pour les entreprises, surtout lorsque l’on sait que 36 % des PME belges envoient encore leurs factures par la poste.

Besoin d’une communication claire et d’un trajet détaillé

Quand la facturation électronique B2G et B2B sera-t-elle obligatoire en Belgique ? Nous sommes aujourd’hui dans le flou le plus total. Or, les PME doivent pouvoir se préparer et disposer d’outils adéquats. Il est nécessaire de garder un objectif ambitieux à court ou moyen terme, mais un pan de la réforme fiscale doit être consacré à une communication claire et à un accompagnement pour les entreprises les moins digitalisées, par exemple sous la forme d’un trajet d’étapes à suivre.

Benjamin TAILLEUR, COO, Horus Software

*Chiffres basés sur une étude menée par iVOX pour Horus Software, auprès de 400 PME belges employant de 1 à 250 collaborateurs, en mai 2023

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