Carte blanche
Attendre trop longtemps pour planifier le transfert d’une entreprise? Mauvaise idée!
Bien souvent, les entrepreneurs sont tellement absorbés par leur entreprise qu’ils ne se soucient pas suffisamment de la fin de leur carrière. Le baromètre du transfert d’entreprise de la Banque Van Breda a en effet révélé que près d’un entrepreneur sur quatre reporte son plan de sortie jusqu’au dernier moment. Mieke Van Hoydonck, responsable de Van Breda Advisory : « Vous courez alors le risque de passer à côté d’un beau retour sur investissement. Dans un contexte difficile tel que celui attendu pour l’année à venir, une bonne préparation peut toutefois faire la différence entre récupérer une coquette somme et être tout simplement dans l’incapacité de réaliser un transfert. »
D’après une enquête menée auprès de nos clients entrepreneurs, il apparaît très clairement que la sérénité financière est également la première priorité des entrepreneurs lorsqu’ils pensent à leur départ. C’est précisément pour cette raison qu’il est contradictoire de voir que nombre d’entrepreneurs ne commencent à se pencher sur le transfert de leur entreprise que tardivement. Ainsi, 22 % s’y prennent « le plus tard » possible, lorsqu’ils n’ont plus d’autre choix que d’arrêter. 26 % passent à l’action lorsqu’il devient évident que leurs enfants ne reprendront pas les rênes de l’entreprise. C’est un pari risqué, car selon notre enquête, seuls 12 % des entrepreneurs trouvent un successeur au sein de leur famille.
À peine 15 % des entrepreneurs interrogés déclarent s’être souciés du transfert de leur entreprise dès sa création. Il va de soi qu’il ne faut pas passer chaque jour de la semaine à chercher un repreneur, mais avoir un plan de sortie fait partie intégrante d’un plan stratégique solide.
Augmenter la valeur
Préparer un transfert ou une acquisition à temps est synonyme d’opportunités. En professionnalisant votre entreprise en temps utile et en faisant en sorte qu’elle soit moins dépendante de son fondateur, propriétaire ou gérant, vous pouvez en faire augmenter la valeur. Pour déterminer la valeur d’une entreprise, il convient généralement de multiplier l’EBITDA par un multiple donné. Avec cette méthode d’évaluation populaire, une petite variation de valeur peut avoir un impact exponentiel sur le prix de vente. Il vaut donc la peine de faire augmenter cette valeur à temps.
Une préparation en temps voulu permet en outre aux entrepreneurs de bien étudier le marché et d’ainsi planifier le transfert à un moment où la conjoncture économique est favorable. Lorsque les conditions de marché s’avèrent difficiles, comme c’est le cas actuellement dans certains secteurs, ils peuvent décider d’attendre que l’économie se redresse. Ceux qui ne s’y consacrent pas assez tôt n’ont pas ce luxe et risquent, pris par le temps, de réaliser un transfert dans des conditions économiques défavorables, lesquelles auront un impact sur le prix.
Un prix de vente correct n’est cependant pas la seule chose qui préoccupe les entrepreneurs : ils veulent aussi faire le bon choix quant au repreneur. Un repreneur qui saura offrir un avenir florissant à l’entreprise qu’ils ont bâtie à la sueur de leur front, mais qui saura également offrir des perspectives aux collaborateurs. Plus les entrepreneurs consacrent de temps à la préparation du transfert, plus ils ont le temps de voir à qui ils ont affaire.
Le luxe de dire non
Nous conseillons de commencer à préparer la vente ou le transfert au moins cinq ans avant la date souhaitée. Vous pourrez ainsi mettre votre entreprise sur le marché au moment opportun et répartir les risques liés à la conjoncture. De cette manière, vous aurez suffisamment de temps pour ne rien négliger en ce qui concerne les chiffres, sélectionner les bonnes parties et négocier efficacement. Vous pourrez en outre bien réfléchir à une question importante : souhaitez-vous rester impliqué dans l’entreprise et dans l’actionnariat, et si oui, de quelle manière ? En évitant d’être pris par le temps, vous aurez toutes les cartes en main et vous vendrez votre entreprise à vos conditions : vous aurez le luxe de dire non avant de pouvoir dire oui.
Mieke Van Hoydonck, responsable de Van Breda Advisory
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