Vincent Genot

Carrefour Léonard : l’art de transformer un bouchon en cauchemar

Vincent Genot Coordinateur online news

On pensait avoir tout vu sur les routes du retour des vacances : la chaleur, les marmots impatients, les sandwiches ramollis. Restait le piège belge ultime : un chantier mal ficelé au carrefour Léonard.

On a une pensée émue pour certains Belges rentrés de vacances le dimanche 17 août, l’un de ces fameux week-ends de chassés-croisés au cœur de l’été. Les Belges, les Hollandais aussi, du moins ceux qui ont eu la mauvaise idée de passer par Bruxelles. Les pauvres se sont retrouvés coincés dans le cloaque “quatre bras – carrefour Léonard”.

On ne sait pas très bien pourquoi, mais la Flandre a choisi de relancer les travaux à cet endroit précis ce dimanche-là (le dimanche du weekend prolongé du 15 août) en fin de journée. Et, sans surprise, en ce jour de retour de vacances, les ralentissements annoncés se sont transformés en blocage total. Ceux qui avaient déjà dix ou douze heures de route derrière eux depuis le sud de la France ont dû ajouter deux à trois heures supplémentaires pour franchir… un kilomètre de chantier. On croit rêver ! Même dans des pays dits sous-développés, une telle absurdité ne serait pas tolérée.

Bien sûr, des chantiers, il en faut. La sécurité sur nos routes et l’entretien des ouvrages d’art exigent des travaux. Mais rien n’avait été anticipé. Les automobilistes venant du sud et voulant rejoindre, par exemple, Anvers, les Pays-Bas, ou simplement rentrer à Bruxelles, auraient très bien pu passer par le ring. Encore aurait-il fallu qu’un panneau l’indique à la bifurcation après Nivelles. Mais aucun panneau visible n’indiquait cette possibilité (et le temps d’attente monstrueux) pour fluidifier le trafic. On imagine que le problème tient au fait que les panneaux auraient dû être installés en Wallonie, alors que le chantier dépend de la Flandre. En Belgique, ce genre de configuration ne mène qu’à l’immobilisme.

Deux malheureux tunnels

Les vacanciers, avec de jeunes enfants à bord, ont donc dû patienter trois heures de plus, faute d’informations fiables. Espérons qu’ils avaient de quoi boire, manger, et surtout de quoi occuper les marmots. Pour ceux qui gèrent ce chantier, c’est une honte : un manque flagrant de professionnalisme et de considération d’autrui . A leur place, on se poserait quand même un certain nombre de question sur le bien fondé de certaine non décision. Ils ont finalement eu beaucoup de chance que personne n’ait fait un malaise ou un arrêt cardiaque dans sa voiture : on se demande bien comment les secours auraient pu se frayer un passage dans cet embouteillage monstre.

Ailleurs, on construit des viaducs de plus de 2,5 kilomètres, perchés à plus de 300 mètres de hauteur, en moins de trois ans. Chez nous, dans le même laps de temps, on n’est pas foutus de rénover deux malheureux tunnels sans paralyser les abords de la capitale. Le temps où la Belgique était reconnue pour la qualité de son réseau autoroutier et le savoir-faire des entreprises de ce secteur semble décidément bien loin.

À tous les vacanciers qui ont perdu une partie du bénéfice de leur séjour dans l’énervement et le stress de ce chantier mal géré, nous souhaitons malgré tout un bon retour en Belgique. Et nous espérons surtout qu’ils ne font pas partie des navetteurs obligés de traverser chaque jour ce bouge de la mobilité pour se rendre au travail. Courage, dans cinq ans ça sera peut-être terminé.

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