Solvay paie le prix fort pour Cytec
En marge de résultats sans grande surprise, Solvay annoncé le plus important rachat de son histoire en offrant 5,5 milliards de dollars pour la société américaine Cytec. Comme pour d’autres acquisitions récentes, le groupe chimique ne s’attend pas à en recueillir les fruits avant plusieurs années.
Un profil plus risqué
Habitué à l’intégration verticale pour éviter les déconvenues par exemple liées aux matières premières et adepte d’une gestion financière extrêmement prudente, Solvay a surpris en annonçant la reprise de Cytec pour 5,5 milliards de dollars cash. D’autant plus que Standard & Poor’s avait déjà mis la note financière BBB+ du groupe chimique sous surveillance ce printemps. L’agence américaine a désormais précisé envisager une dégradation de 2 crans à BBB-, ce qui placerait Solvay à la frontière des émetteurs dits spéculatifs.
Des attentes à long terme
Tenant compte de l’augmentation de capital de 1,5 milliard, l’opération ne sera pas relutive sur le bénéfice par action avant 2017. Un pari à long terme qui n’est pas sans rappeler d’autres acquisitions récentes comme Ryton PPS (relutive à partir de 2018) ou Chemlogics. Cet autre groupe américain avait été racheté en 2013 pour 1,3 milliard de dollars afin de miser sur les spécialistes chimiques destinées à l’exploitation du gaz et du pétrole de schiste. Le secteur a toutefois été rattrapé par la chute du cours du brut. Novecare (qui héberge Chemlogics) a ainsi vu ses volumes écoulés chuter de 20% au second trimestre. Une telle déception n’est pas impossible pour Cytec. Le groupe américain est notamment leader mondial de la chimie de spécialité pour l’industrie minière, frappée de plein fouet par la chute des cours.
Solvay paie très cher
Du côté de Petercam, on insiste sur le leadership de Cytec dans les matériaux composites, pour les avions, voire pour les voitures à terme. Les analystes soulignent également la complémentarité et les synergies possibles avec les activités Solvay. Mais ils tiquent par contre sur le prix, Solvay payant l’équivalent de 14,7 fois l’excédent brut d’exploitation de Cytec alors que le groupe chimique belge ne présente lui-même qu’un multiple de 8 en Bourse. Petercam a ainsi décidé de retirer Solvay de sa liste de valeurs préférées.
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