Prix du pétrole en chute : vite remplir sa cuve à mazout ?

Le prix du mazout. © belga

Avec la baisse des prix du pétrole, le prix du mazout en Belgique suit une tendance à la baisse. Faut-il en profiter pour remplir sa cuve ? Éléments de réponse avec Emmanuel Cécille, conseiller auprès de Brafco.

Les prix du pétrole ont fortement chuté ces derniers jours. Le 2 avril, le baril de Brent se négociait encore à plus de 75 dollars. Ce mardi matin, il est tombé à 64,6 dollars, soit une baisse de 15 % en moins d’une semaine. Il faut remonter à avril 2021 pour retrouver un niveau aussi bas.

Cette chute s’explique par l’annonce de nouveaux droits de douane décidés par Donald Trump, combinée à des craintes de ralentissement économique. Par ailleurs, plusieurs pays membres de l’OPEP+ ont annoncé la semaine dernière — dans la foulée des mesures américaines — leur intention d’augmenter leur production de pétrole. La perspective d’une baisse de la demande, conjuguée à une offre excédentaire, forme un cocktail défavorable à la stabilité des cours du brut.

Mazout

À la sortie de l’hiver, une question se pose : est-ce le bon moment pour remplir sa cuve à mazout ? Le prix du mazout a en tout cas déjà commencé à reculer, contrairement aux prix à la pompe qui accusent généralement un décalage de 10 à 14 jours.

Il y a une semaine, le prix officiel (pour une commande de 2.000 litres) s’élevait à 0,8267 euro le litre. Ce lundi, il était tombé à 0,7751 euro, soit une baisse de près de 7 %. Il faut remonter à septembre 2024 pour retrouver un niveau aussi bas. Ce mardi, le prix repart toutefois légèrement à la hausse, à 0,7878 euro le litre, soit une augmentation de 1,5 %.

“Tous les indicateurs sont au vert pour une nouvelle baisse des prix à court terme, c’est donc un bon moment pour acheter du mazout”, estime Emmanuel Cécille, conseiller en énergie et environnement chez Brafco, la fédération belge des négociants de combustibles et carburants.

Volatilité

Le prix du pétrole a donc fortement reculé sur les marchés, mais il demeure très volatil. De nouvelles baisses restent possibles, notamment en cas de dégradation des perspectives économiques. À l’inverse, une remontée des cours n’est pas à exclure : certains producteurs, notamment américains, pourraient être tentés de réduire leur production si les prix tombent en dessous de leur seuil de rentabilité.

« Il existe des risques susceptibles de faire remonter les prix, comme les tensions géopolitiques au Proche-Orient », précise Emmanuel Cécille. « Il faut également tenir compte des décisions de l’OPEP+ : l’accord conclu en décembre, confirmé en mars, prévoit une entrée en vigueur en mai. Son objectif est de stabiliser les prix. La prochaine réunion est prévue le 5 mai : on verra alors si de nouveaux ajustements de production seront décidés pour contenir les fluctuations récentes. En attendant, la spéculation continue de peser sur les marchés et exerce une pression à la baisse sur les cours du brut. »

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