Pourquoi les Bourses mondiales chutent !
Les Bourses du globe sont officiellement entrées dans un marché baissier ce jeudi, une chute ayant de nombreuses racines : ralentissement de l’économie chinoise, chute du prix du baril, crainte d’une nouvelle crise financière et valorisation excessive.
L’économie chinoise sans thermomètre
La deuxième économie mondiale ralentit, c’est une certitude. Tout comme les causes principales sont connues : une consommation intérieure qui ne prend pas encore pleinement le relais des exportations et le surinvestissement de la période 2009-2014 avec à la clé des villes fantôme ainsi que outils de production inutiles (surtout dans la sidérurgie). Cependant, l’ampleur du ralentissement demeure une épineuse question tant la fiabilité des indicateurs est sujette à caution. Natixis évoque ainsi une croissance réelle de l’ordre de 2%, un tiers des chiffres officiels.
Le baril déprime
Saluée dans un premier temps pour son impact sur le pouvoir d’achat des ménages, la chute du prix du pétrole est désormais crainte. Cela a en effet porté un coup dur au secteur (para)pétrolier qui était en plein boum aux États-Unis, plombant par ricochet le secteur bancaire qui doit absorber les pertes des sociétés en faillite. Moins visible, la chute du pétrole affecte également les Bourses au travers des fonds souverains des pays exportateurs de brut. Ces fonds ne sont désormais plus alimentés, à l’image de l’énorme fonds norvégien qui détient en moyenne 1,3% de chaque société cotée dans le monde. Les pays du Golfe retirent même des capitaux de leurs fonds pour équilibrer leur budget.
Une crise financière qui couve
La hausse des prêts en souffrance en Italie, les pertes sur le secteur pétrolier ou les nombreux scandales ont attisé les craintes sur les banques qui pâtissent surtout d’un handicap structurel : la faiblesse des taux d’intérêts organisée par les banques centrales. La marge d’intérêts du secteur a ainsi fondu à des plus bas et continuera à baisser tant que les taux ne remonteront pas. Les prêts arrivant à échéance sont en effet remplacés par des crédits avec un taux moindre. Une hausse des taux apparait toutefois bien hypothétique. La Réserve fédérale américaine semble déjà se raviser après un seul relèvement de son principal taux directeur alors que la Banque centrale européenne prépare de nouvelles mesures d’assouplissement (pesant sur les taux) pour le mois prochain.
Valorisation et comptabilité tendues
Tout cela intervient dans un contexte déjà tendu sur les marchés. Selon le ratio du prix Nobel Robert Shiller (cours/bénéfice moyen sur 10 ans), Wall Street avait atteint l’année dernière des niveaux de valorisation uniquement vus avant les krachs de 1929 et de 2000. On y ajoutera également que les sociétés cotées ont procédé à des ajustements comptables de plus en plus importants, l’écart entre chiffres ajustés et résultats suivant les normes comptables officielles a dépassé le cap des 20% pour les 500 principales entreprises américaines cotées.
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